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Hire, le moteur de recrutement de Google se dévoile discrètement

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C’est en toute discrétion que Google a mis en ligne un moteur de recherche pour les recruteurs. Hire, c’est son nom empiète sur les terres du réseau social LinkedIn devenu fin 2016 un filiale de Microsoft.

Pas d’annonce officielle, ni même de buzz savamment orchestré. C’est le site américain Axios qui a découvert presque par hasard l'existence de Hire [embaucher, en anglais]. C'est un nouveau service de Google qui va permettre aux recruteurs de trouver les talents dont ils ont besoin. Pour l’instant, il n’est pas ouvert au public. Seuls quelques groupes américains y ont accès pour tester sa version "bêta".

Malgré son apparence sobre, ce moteur de recherche dévoile un modèle qui pourrait redistribuer les cartes des services RH 2.0. Les recruteurs publient une offre sans donner d’information sur l’entreprise. Les candidats y répondent en envoyant leurs coordonnées (nom, prénom, adresse mail et site web), un CV et une lettre de motivation. Simple et efficace.

Derrière Hire, Diane Green, une star de la Silicon Valley

Difficile de ne pas rapprocher le lancement de Hire avec le rachat en fin 2016 de LinkedIn par Microsoft. La recherche d’emploi en ligne est un marché rémunérateur, mais aussi stratégique dans les activités professionnelles. D’ailleurs, Satya Nadella, PDG de Microsoft, n’a pas hésité à lâcher 26,2 milliards de dollars (23,3 milliards d’euros) pour les 440 millions d’utilisateurs du réseau social. En 2012, le géant de Redmond avait déjà payé 1,2 milliard pour s’offrir Yammer, un service similaire qui voulait devenir "le Twitter de l'entreprise".

Alphabet, maison-mère de Google, n’a pas dépensé autant pour développer sa plateforme qui a été créée par l’équipe de Bebop, une start-up rachetée fin 2015 pour 380 millions de dollars. Comme le signalait à l’époque le site VentureBeat, l’entreprise n’a pas été rattachée à Google, mais est devenue une filiale d’Alphabet. Diane Green, sa dirigeante, siège depuis au conseil d’administration du groupe, mais elle dirige aussi les activités Cloud de Google.

Selon le blog Silicon Valley du Monde, l’acquisition de Bebop n’aurait été motivée que pour recruter Diane Green qui a reçu 200.000 actions sur quatre ans, soit 150 millions de dollars. En Californie, on appelle ce type d’opération un "acqui-hire".

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco