L'Elysée fait un geste pour les entrepreneurs
L'opération reconquête des milieux de l'entreprise se poursuit pour le chef de l'Etat. A trois jours des défilés syndicaux du 1er mai, c’est aux patrons que François Hollande va, en effet, s’adresser, ce lundi 29 avril après-midi, lors d'un discours de conclusion des Assises de l’entreprenariat. Une façon de leur demander d’investir et d’embaucher alors que le chômage vient encore d’augmenter pour la 5eme année consécutive.
Devant un partère de 300 chefs d'entreprises, il devrait annoncer des mesures en faveur de l’investissement et un régime fiscal favorable, comme l’avaient réclamé les "pigeons". Sans remettre en cause l'intégration des gains réalisés lors des plus-values dans l'impôt sur le revenu, le président devrait dévoiler un système d'abattement fiscal plus favorable que celui prévu dans la loi de Finances pour 2013.
Selon Les Echos du 29 avril, deux régimes fiscaux seraient instaurés. Le premier, de droit commun, prévoirait des abattements jusqu’à 65%, l’abattement étant de 50% au bout de deux ans de détention.
Le second serait ouvert aux investisseurs dans des entreprises de moins de 10 ans, ainsi qu’à tous les bénéficiaires des exonérations actuelles (départ à la retraite, reclassements familiaux...). L'abattement maximum atteindrait 85 %.
Ces régimes remplaceraient les mécanismes fiscaux existants qui varient selon le statut de l'investisseur, entrepreneurs ou non, ou le nombre de parts détenues dans le capital.
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Signaux concordants
Les probables annonces de ce lundi interviendraient après d'autres signes positifs en direction des patrons.
Il y a eu d'abord le texte sur la sécurisation de l'emploi. François Hollande a décidé de passer en force au Sénat, grâce au vote bloqué. La "flexi-sécurité", tant attendue par les patrons, est en passe d'être acquise puisque le vote déficitif devrait intervenir le 14 mai.
Autre dossier sur lequel le chef de l'Etat a visiblement pesé de tout son poids: celui de l'amnistie sociale, retoquée en commission la semaine dernière à l'Assemblée nationale. Consigne avait été donnée à la majorité : pas question de laisser passer le texte. Entre son aile gauche et les patrons, François Hollande avait choisi les seconds.
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