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Hyperloop TT veut créer à Toulouse son centre européen de R&D

Pour Bibop Gresta et Dirk Ahlborn, les fondateurs d’HTT, Toulouse s’est imposée pour son expertise européenne dans l’aéronautique et l’aérospatiale.

Pour Bibop Gresta et Dirk Ahlborn, les fondateurs d’HTT, Toulouse s’est imposée pour son expertise européenne dans l’aéronautique et l’aérospatiale. - BFM Business

Hyperloop Transportation Technologies souhaite implanter une unité de recherche dans la capitale de l'Occitanie mais aussi une piste d'essais. La ville, la région et l’État se disent prêt à aider la start-up qui recrute ingénieurs, architectes et de programmeurs.

Une semaine après l’annonce de la création d'une ligne entre la Tchéquie et la Slovaquie, Hyperloop Transportation Technologies montre à nouveau que l'Europe figure au coeur de sa stratégie. Et cette fois, c’est la France qui est à l'honneur.

La société californienne qui développe le train supersonique imaginé par Elon Musk a annoncé ce mardi à Toulouse son intention d'installer son "Hyperloop Innovation Hub" là même où les premiers avions ont décollé de la ville rose, à Francazal, son aéroport historique. Soutenu par la municipalité et la région Occitanie, ce projet prévoit l'implantation d'un laboratoire de R&D européen, d'une piste d’essai longue de 1 kilomètre, d'un incubateur, mais aussi d'un espace ouvert au public présenté comme un lieu "événementiel et touristique". Très ambitieux donc.

Toulouse s'impose dans les transports du futur

Pour Dirk Ahlborn et Bibop Gresta, les fondateurs d’HTT, le choix de Toulouse s’est imposé tant pour son expertise dans l’aéronautique et l’aérospatiale que du fait de la présence à la fois d'universités et de centres de recherche. "Notre premier centre de R&D est en Californie et nous avons décidé de nous en inspirer pour celui de Toulouse", a précisé Bibop Gresta qui voit la "ville rose" comme l’une des places européennes incontournables pour le transport du futur. Dirk Ahlborn a aussi assuré qu’Hyperloop Innovation Hub ne se limitera pas au développement du train supersonique. "Nous voulons travailler sur tous les aspects de la mobilité, mais aussi les drones ou la robotique", a révélé le cofondateur de la start-up californienne.

Pour Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, c’est un petit bout de la Californie qui s’installe à Toulouse. Carole Delga, la présidente de la région, rêve elle carrément d’une ligne qui pourrait relier Toulouse et Montpellier en 24 minutes. Et l’arrivée d’Hyperloop TT confirme son ambition de faire de l'Occitanie une Silicon Valley. Pascal Mailhos, le préfet de la région, a annoncé de son côté que l'État aidera la start-up à trouver les financements nécessaires et a promis de fournir "l’emprise foncière nécessaire". 

Une cinquantaine d’emplois directs prévus

Pour financer le projet qui nécessite un investissement de 40 millions de dollars (37,2 millions d'euros), HTT est à la recherche de fonds "auprès de partenaires locaux". Les dirigeants n’ont donné aucun nom, mais ils devraient aller à la rencontre des grandes entreprises régionales comme Thales, Airbus, Ariane Espace, mais aussi Intel ou Siemens.

Reste le volet de l’emploi. HTT, qui assure avoir déjà créé 800 emplois dans le monde, a promis la création à Toulouse d'une cinquantaine d’emplois directs sans donner d'échéance précise. "C’est une première phase, mais nous irons beaucoup plus loin" a expliqué Bibop Gresta en précisant qu’il compte développer le "crowdsourcing" qui consiste à échanger du temps de travail contre des stocks options.

"Ce ne seront pas des emplois à la française", a tenu à préciser le dirigeant. "Nous fonctionnons comme une start-up et nous attirons des gens motivés par la passion, pas par l’argent". Et pour que le message soit clair, il a lancé un appel: "Si vous êtes architecte, ingénieur ou un programmeur de talent: envoyez-nous votre CV! Nous appelons tous ceux qui le souhaitent à rejoindre notre aventure".

Le concept de l’Hyperloop a été imaginé par Elon Musk en 2013. Il s’agit de capsules qui se déplacent dans des tubes à basse pression à une vitesse de plus de 1.000 km/h. Deux sociétés américaines concurrentes travaillent sur ce projet. HTT et Hyperloop One dans laquelle la SNCF a décidé d’investir en mai 2016.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco