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"Il faut que les agents SNCF puissent faire plusieurs types de métiers"

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Mathias Vicherat, directeur général adjoint du groupe SNCF, a martelé ce jeudi sur BFM Business que la polyvalence des agents de la SNCF était un sujet majeur pour que la compagnie "tire son épingle du jeu face à la concurrence".

Quand bien même le projet de réforme du ferroviaire du gouvernement n'aborde pas cette question, le sujet qui semble intéresser tout particulièrement la direction de la SNCF est celui de "la polyvalence des métiers". Sur BFM Business ce jeudi, le directeur général adjoint du groupe Mathias Vicherat a martelé que "la performance, demain, c'est la polyvalence".

"Il faut que demain les agents puissent faire plusieurs types de métiers. Quand vous êtes agent d'escales et que vous êtes à l'embarquement, vous pouvez aussi faire du contrôle, voire de la vente en cas de besoin", a-t-il insisté.

Sur la réforme en elle-même, contre laquelle les syndicats ont prévu une grève de trois mois, à raison de deux jours tous les cinq jours, Mathias Vicherat assure qu'il "y a plein de marge de discussion et de négociation dans les années et dans les semaines à venir".

"Ce n'est pas une réforme, c'est la réforme"

Le DG a cité l'exemple du sac à dos social en cas de transfert vers une concurrente de la SNCF: "les syndicats ont été entendus et écoutés par la ministre des Transports Élisabeth Borne. Elle a garanti en cas de transfert l'emploi à vie, l'affiliation au régime spécial de retraite, et le maintien absolu de rémunération, primes comprises. Cela veut bien dire qu'il y a du grain à moudre", a affirmé celui qui a fait l'ENA dans la même promotion que le président Macron.

Interrogé pour savoir si Trenitalia ou Transdev voudraient-elle recruter des ex-cheminots SNCF avec de telles contraintes sociale, Mathias Vicherat n'a pas précisément répondu. "Nous souhaitons, pour que la concurrence soit libre et non faussée, que les concurrents soient soumis aux même obligations que la SNCF, y compris l'obligation de service public, c'est-à-dire les tarifs sociaux, les tarifs pour les personnes âgées, etc.", a-t-il simplement indiqué. "De la même manière, nous ne voulons pas que la concurrence ne s'exerce que sur les lignes rentables, parce que l'apport de la concurrence serait limité".

Et de conclure sur l'enjeu d'un projet de loi qui forme selon lui un "tout cohérent" qu'il faut regarder dans son ensemble : "ce n'est pas une réforme, c'est la réforme. Si on arrive à changer le statut de l'entreprise, à faire en sorte que la concurrence arrive, à traiter le sujet de la dette et celui de la polyvalence, celui de la formation des cheminots pour qu'ils soient au niveau des exigences, la SNCF pourra tirer son épingle du jeu face à la concurrence".

N.G.