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Inquiets pour leur avenir, les salariés de Vélib' ont manifesté à Paris

Les salariés de Vélib' inquiets pour leur avenir

Les salariés de Vélib' inquiets pour leur avenir - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Les salariés qui ont manifesté dans les rues de la capitale craignent pour leur avenir alors que le marché du système de vélo en partage Vélib', actuellement détenu par Cyclocity (filiale de JCDecaux) pourrait être repris par Smoove.

Une centaine de salariés du système de vélo en partage Vélib', dont le marché fait actuellement l'objet d'une procédure de renouvellement, ont manifesté ce mardi devant l'Hôtel de Ville de Paris pour exprimer leur "inquiétude sur leur avenir", partagée par des élus parisiens. Les "315 salariés de Vélib' et leur famille sont inquiets sur leur avenir aujourd'hui", a indiqué à l'AFP Bambo Cissokho, secrétaire du comité d'entreprise de Cyclocity, filiale du groupe JCDecaux actuellement détenteur du marché.

"Peu importe qui peut être le prochain repreneur. Les salariés veulent être repris a minima avec les conditions salariales et sociales acquises", a-t-il ajouté, en rappelant que les salariés avaient "contribué à l'essor de Vélib' qu'on vient voir du monde entier".

Le très populaire système Vélib' fait actuellement l'objet d'un nouvel appel d'offres pour un marché qui entrera en vigueur en janvier 2018, pour 15 ans. Deux offres sont en concurrence, celle de JCDecaux pour se succéder à lui-même et celle de la PME de Montpellier Smoove. Selon le quotidien Le Parisien, la commission d'appel d'offres réunie mardi dernier aurait rendu un premier avis favorable à Smoove. 

"L'extraordinaire opacité qui entoure le renouvellement de ce marché"

La mairie de Paris et le syndicat Vélib' Métropole se sont refusés à tout commentaire "tant que la procédure en cours n'est pas achevée", une annonce étant envisagée mi-avril. Une délégation des manifestants a assisté au Conseil de Paris, qui siège actuellement, devant lequel des élus ont également exprimé leur inquiétude. Jean-Baptiste de Froment (Les Républicains) a dénoncé "l'extraordinaire opacité qui entoure le renouvellement de ce marché" dont le coût, les nouvelles fonctionnalités, la répartition du financement sont "laissés à la discrétion" du syndicat Vélib' Métropole, où ne siège aucun élu de l'opposition parisienne.

"Comment comptez-vous assurer la continuité du service ?" entre deux éventuels prestataires différents, a interrogé Eric Azière (UDI-Modem) demandant également "à quoi faut-il s'attendre" en matière de tarifs qui vont "obligatoirement augmenter". Nicolas Bonnet-Oulaldj (PCF) a pour sa part "exigé que l'ensemble des salariés soit repris par le futur repreneur dans les mêmes conditions salariales".

Christophe Najdovski, adjoint EELV aux transports de la maire de Paris Anne Hidalgo, a rappelé pour sa part que le nouveau dispositif, qui va s'étendre à la banlieue, devait comprendre un "tiers de vélos électriques, un système d'overflow (possibilité de rendre le vélo même quand la station est pleine) et un poids plus léger" qui respecte la robustesse. L'élu, sans fournir de détails sur l'attribution du marché pour des raisons légales, a assuré qu'il n'y "aurait pas d'interruption de service", promettant aussi que la mairie de Paris serait "vigilante sur l'avenir du personnel". Lancé en 2007, Vélib' enregistre plus de 300.000 abonnés longue durée et a totalisé près de 300 millions de locations depuis son lancement.

P.L avec AFP