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Intel pâtit toujours de son virage raté dans les puces pour mobiles

Les pertes abyssales de sa division Mobile & Communications sont causées par les subventions accordées par Intel aux fabricants de tablettes pour aider aux développements effectués sur ses processeurs

Les pertes abyssales de sa division Mobile & Communications sont causées par les subventions accordées par Intel aux fabricants de tablettes pour aider aux développements effectués sur ses processeurs - Intel

Encore dépendante des processeurs pour PC, la firme a échoué à se développer dans les puces pour smartphones et tablettes. L'activité de sa division mobile a chuté en 2014 de 85% et perdu 4,2 milliards de dollars.

Intel affiche des indicateurs économiques 2014 au beau fixe, sauf dans les terminaux mobiles, marché où son échec à devenir un acteur significatif devient patent.

Globalement, le fabricant de semi-conducteurs a dégagé des bénéfices meilleurs que prévu sur l'ensemble de 2014. Ce bénéfice net a grimpé de 22% à 11,7 milliards de dollars (environ 10 milliards d’euros) sur 2014, dont 3,7 milliards (+39%) au quatrième trimestre.

Son chiffre d'affaires global a progressé pour sa part de 6% tant sur l'ensemble de l'année (à 55,9 milliards, soit environ 48 milliards d’euros) qu'au quatrième trimestre (14,7 milliards).

Le PDG, Brian Krzanich, a commenté ses résultats en déclarant «nous avons atteint ou dépassé plusieurs objectifs importants » cette année, comme revigorer l'activité PC, développer l'activité pour les centres de données, établir une présence dans les tablettes", tout en reconnaissant qu'il y a « encore beaucoup à faire en 2015 ».

Parmi les chantiers à venir prioritaire figure la réduction des pertes de son activité de puces pour smartphones. Sur ce créneau, il s'est fait distancer par des firmes spécialisés comme Qualcomm ou ARM.

Sa division Mobile et communications a même connu en 2014 une annus horribilis. Celle-ci n’a réalisé que 202 millions de dollars en 2014, en chute de 85 % sur 2013, tout en accusant une perte d'exploitation de 4,2 milliards de dollars en 2014 (dont 1,1 milliard au quatrième trimestre).

Ces pertes abyssales trouvent leur explication dans les efforts financiers que doit concéder Intel pour placer la puce Atom, auprès des fabricants de tablettes principalement. Il s’agit en effet de financer le coût du développement d’une tablette basée sur un nouveau processeur. Intel aurait ainsi placé 46 millions de puces en 2014 auprès de ces constructeurs

Hormis ses déboires dans les mobiles, Intel a réalisé une année satisfaisante sur ces autres lignes de produits. Même si leur déclin a ralenti après une chute de 10% en 2013, les ventes mondiales de PC se sont stabilisées à la baisse l'an dernier, selon les cabinets d'études Gartner (-0,2%) et IDC (-2,1%). Dans ce contexte difficile, Intel a tiré son épingle du jeu: il affiche dans les composants pour PC des revenus en hausse de 4% à 34,7 milliards de dollars sur l'ensemble de l'année 2014 (+3% au quatrième trimestre).

Son activité pour les centres d'hébergement de données a progressé de 18 % Intel s'efforce aussi de trouver de nouveaux débouchés. L'un des secteurs sur lesquels il mise, ce sont les objets connectés. Le chiffre d'affaires d'Intel y a grimpé l'an passé de 19% à 2,1 milliards de dollars (+10% au quatrième trimestre). Intel développe des composants communicants intégrés aux vêtements ou à des accessoires comme les montres, les lunettes, les ceintures...

Il a ainsi dévoilé la semaine dernière une nouvelle puce baptisée "Curie", de la taille d'un bouton et entrant dans cette catégorie. Cette puce dispose de multiples capteurs dont un accélérateur qui permet la reconnaissance de gestes précis, un gyroscope et un accéléromètre à six axes.

Frédéric Bergé