Intel va fermer tous ses sites de R&D français
Mi-avril, Intel annonçait qu'il allait supprimer 12.000 emplois à travers le monde, soit 11% de ses effectifs. Le géant des puces informatiques vient de préciser les postes concernés en France: il va y fermer tous ses sites de recherche et développement (R&D) d'ici à 2018.
Les sites concernés sont implantés à Aix-en-Provence, Nantes, Montpellier, Toulouse et Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes). Cela représente environ 750 suppressions de postes, a indiqué jeudi Mustapha Aqachmar, délégué CFE-CGC chez Intel Mobile Communications (IMC). En comptant les sous-traitants, le total pourrait atteindre un millier d'emplois supprimés, selon lui.
Négociations à partir du 12 juillet
Interrogée par l'AFP, la direction d’Intel ne donne pas "d'informations spécifiques concernant les différents sites pour le moment", précisant cependant qu'elle continue ses activités en France, notamment dans le cloud (services de stockage à distance).
D'après Mustapha Aqachmar, des propositions de reclassement en interne seront faites, mais à l'étranger (ailleurs en Europe, aux États-Unis, en Chine, en Inde...), puisque le groupe "détruit 97%" de la R&D en France.
Les négociations sur les mesures d'accompagnement au plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) débuteront le 12 juillet pour quatre mois et les notifications de licenciements ou de modifications de contrats interviendront en fin d'année ou début 2017, selon le délégué syndical.
En cause, la crise du PC
Pour la CFE-CGC, qui se présente comme le seul syndicat représentatif, ce n'est pas "l'expertise ou la productivité" des ingénieurs qui est en cause, ces derniers ayant "le coût salarial le plus faible d'Europe et de l'Occident".
Dans un communiqué, l'organisation syndicale demande aux autorités d'agir "pour empêcher ce désastre dans une société qui distribue plusieurs milliards de dollars de dividendes".
Au niveau mondial, Intel a justifié sa restructuration par la crise continue du PC, indiquant vouloir se réorienter vers le cloud et les objets connectés. Le site de Toulouse était pourtant présenté comme le pôle de recherches mondial d'Intel en matière d'objets connectés, rappelle l'édition toulousaine de La Tribune. Sur les trois premiers mois de l'année, le groupe américain était en croissance, mais moins que prévu.