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Intelligence artificielle: selon Facebook, l’industrie a raté un virage

Sur BFM Business, Yann Le Cun, recruté par Mark Zuckerberg pour piloter l'intelligence artificielle chez Facebook, l'investissement en recherche fondamentale était incontournable.

Sur BFM Business, Yann Le Cun, recruté par Mark Zuckerberg pour piloter l'intelligence artificielle chez Facebook, l'investissement en recherche fondamentale était incontournable. - J. Fauré/Facebook

Sur BFM Business, le directeur du laboratoire d’intelligence artificielle de Facebook Yann Le Cun explique comment le réseau social ainsi que Google se sont imposés dans cette révolution qui touchera d’abord l’automobile avec la voiture sans chauffeur.

Après la révolution informatique du XXe siècle et celle du numérique au début du XXIe siècle, la troisième vague technologique est à notre porte: l’intelligence artificielle. Sur BFM Business, Yann Le Cun, ce chercheur français qui dirige le département d’intelligence artificielle de Facebook à Menlo Park (Californie), explique comment Facebook, Google, IBM, Amazon et Baidu, mais aussi Intel ou Uber, s’imposeront plus encore face aux industriels historiques dans cette nouvelle ère.

Ces géants américains et asiatiques s’intéressent à cette révolution depuis le début de cette décennie. En investissant dans la recherche fondamentale dès 2013, ils ont mis au point des systèmes qui sont déjà utilisés au quotidien. "Les industriels n’ont pas de laboratoire, à l’inverse de Google ou Facebook qui publient leurs travaux dans la communauté des chercheurs, collaborent avec des universités, et qui ont une grande visibilité vis-à-vis de l’extérieur". Pour le chercheur, l’industrie ne peut plus rattraper ce retard. L’intelligence artificielle se répandra "grâce à Google et Facebook qui fourniront des plateformes utilisables par à peu près n’importe qui".

Deep Learning, super-calculateurs et big data

"C’est grâce à cela que l’on parle de voitures capables de conduire toutes seules", indique Yann Le Cun qui évoque également les assistants intelligents. "Ces machines sont désormais capables de répondre à des questions posées par des humains dans n’importe quelle langue". 

Ce spécialiste formé en France (Esiee et l'université Pierre-et-Marie-Curie) et qui enseigne aux États-Unis estime que les planètes sont désormais alignées pour lancer dès 2017 des applications fonctionnelles. "Ces techniques sont anciennes, mais jusque là, elles étaient trop compliquées à mettre en œuvre. Elles étaient trop gourmandes en capacité de calcul et nécessitaient d’importantes bases de données pour que les machines apprennent toutes seules plutôt que d’être programmées par des humains", explique ce scientifique. Aujourd’hui, grâce au Deep Learning (apprentissage profond), aux super-calculateurs et aux données récoltées grâce aux smartphones, c’est chose faite.

Pascal Samama