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Les dirigeants de Lagardère touchent le jackpot

Les dirigeants ont touché 4,4 millions d'euros au total

Les dirigeants ont touché 4,4 millions d'euros au total - Eric Piermont AFP

Arnaud Lagardère a décidé de verser une prime de 1,1 million d'euros à chacun de ses quatre adjoints.

Arnaud Lagardère est visiblement satisfait de son équipe. Le patron du groupe Lagardère a décidé de récompenser généreusement ses fidèles. Chacun de ses bras droit a reçu une prime exceptionnelle de 1,1 million d'euros. Soit, au total, la coquette somme de 4,4 millions d'euros. 

Les heureux élus sont le directeur financier Dominique d'Hinnin, le DRH Thierry Funck-Brentano, le secrétaire général Pierre Leroy et le porte-parole Ramzi Khiroun.

Plantureux salaires

Ces primes s'ajoutent à de plantureuses rémunérations. Précisément, le salaire fixe de Pierre Leroy s'élève à 1,47 million d'euros par an. Il atteint 840.000 euros pour Ramzi Khiroun, et 1,2 million pour les deux autres. A cela s'ajoute un bonus variable, qui s'élevait en 2014 à 380.600 euros pour Ramzi Khiroun, et 570.900 euros pour les trois autres. A noter que Ramzi Khiroun, contrairement aux trois autres, ne fait pas partie de la gérance du groupe, ce qui explique sa rémunération légèrement inférieure.

240 millions d'euros pour Arnaud Lagardère

Arnaud Lagardère n'a, lui, pas touché de prime exceptionnelle. Il se contente de son salaire de 2,4 millions d'euros (bonus inclus), en léger recul (-14%). Toutefois, il faut préciser qu'Arnaud Lagardère est le principal actionnaire du groupe, avec 8% du capital. A ce titre, il touche donc des dividendes. Il a en particulier profité des dividendes exceptionnels versés ces deux dernières années, qui lui ont rapporté au total 200 millions d'euros. A cette source importante de revenus s'est ajoutée l'an dernier la cession de 1,1% du capital du groupe, pour 38 millions d'euros. C'est la première fois depuis 2012 que le fils de Jean-Luc Lagardère vend des actions du groupe... 

Dette personnelle réduite de moitié

Tout cet argent a probablement servi à rembourser la dette personnelle d'Arnaud Lagardère, qui s'élevait à 434 millions d'euros fin 2009 (dernier chiffre connu).

Interrogé sur ces primes exceptionnelles, le groupe renvoie vers la justification donnée dans ses comptes: ces primes ont été versées "pour saluer l’efficacité et la persévérance de la participation des membres du comité exécutif aux deux opérations capitales et complexes de désinvestissements menées en 2013 (EADS et Canal+ France). S’inscrivant pleinement dans la stratégie annoncée de recentrage du groupe, la première a dégagé une très importante plus-value nette, et la seconde a permis d’éviter de lourds contentieux à venir. Le montant total des cessions correspondantes s’est élevé à plus de 3,3 milliards d’euros".

Payer pour se débarrasser des magazines

Il y a un an, Lagardère a vendu 8 magazines (Be, Auto moto, Union, Pariscope, Maison & travaux, Journal de la maison, Mon jardin ma maison) à Reworld Media. Apparemment,  Lagardère n'a pas touché d'argent en vendant ces magazines, mais au contraire a fait un chèque à l'acquéreur. En effet, Reworld indique dans ses comptes que ce rachat a généré un écart d'acquisition négatif de 11,7 millions d'euros. Surtout, ces comptes indiquent que le repreneur a touché l'an dernier un chèque de 19,6 millions d'euros à l'occasion d'une acquisition non précisée, mais qui est visiblement celle des magazines de Lagardère. De son côté, Lagardère indique dans ses comptes avoir enregistré une moins-value de 20 millions d'euros lors de cette cession. Interrogés, ni Lagardère ni Reworld n'ont répondu.

Jamal Henni