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Transports

Jean-Marc Janaillac, le pari d'Air France-KLM

Depuis ce lundi 4 juillet, Jean-Marc Janaillac pilote le groupe Air France-KLM. Il succède à Alexandre de Juniac. Bien que la compagnie soit de nouveau bénéficiaire, Jean-Marc Janaillac se retrouve à la tête d'une entreprise extrêmement fragile.

Un nouvel homme fort est arrivé à la tête d'Air France-KLM. Jean-Marc Janaillac, l'ancien patron de Transdev, prend ce lundi 4 juillet le manche de la compagnie. Il succède à Alexandre de Juniac.

Jean-Marc Janaillac le sait, de nouveaux efforts sont indispensables pour garantir l'avenir d'Air France-KLM. L'équation est simple: mettre en place de nouvelles mesures d'économies sans braquer les syndicats. Jean-Marc Janaillac va devoir agir très vite et avec diplomatie. Car la trêve conclue avec les pilotes prend fin dans 4 mois. Et les hôtesses et stewards ont déjà déposé un préavis de grève reconductible à partir du 27 juillet. Il faut éviter qu'un nouveau mouvement paralyse la compagnie.

Mais sans économies, c'est l'avenir d'Air France-KLM qui est en jeu. En effet, impossible, sans réformes en profondeur, de résister: d'une part à la féroce concurrence des compagnies asiatiques et du Golfe, et de l'autre à la croissance du phénomène low cost en Europe. Ses priorités seront donc de mettre en place de nouvelles réductions de coûts, de finaliser l'alliance négociée depuis des mois par son prédécesseur avec une compagnie chinoise et d'augmenter les capacités de Transavia, la filiale à bas coûts d'Air France-KLM. Avec un problème supplémentaire: la remontée des cours du pétrole depuis le début de l'année. À elle seule, la facture kérosène menace le groupe de repasser dans le rouge dès cette année.

Un habitué du secteur

À 63 ans Jean-Marc Janaillac, connaît par cœur le secteur des transports. Il est passé chez AOM, à la RATP où il assurait l'expansion internationale du groupe, chez Transdev qu'il a contribué à redresser, et il a même été administrateur d'Air France-KLM de 1989 à 1994.

Jean-Marc Janaillac à l'expérience du conflit: c'est lui qui a dû démêler l'épineux dossier de la SNCM, la compagnie maritime qui assurait la liaison Corse-continent, une filiale à l'époque de Transdev.

Sa maîtrise du dialogue social et sa connaissance du secteur ont sans doute conduit ses camarades de la promotion Voltaire de l'ENA, François Hollande et Jean-Pierre Jouyet à le soutenir.

Jean-Marc Janaillac est souvent décrit par ses proches comme lucide et pragmatique, capable de se jouer des vents contraires, et comme il le dit lui-même: "Quand on est au sommet, le vent souffle de tous les côtés, les problèmes arrivent de partout."

Jean-Baptiste Huet et Mathieu Sévin