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Energie

Le Japon retournerait vers le nucléaire

La centrale nucléaire d'Ikata, sur l'île de Shikoku, est arrêtée comme tous les réacteurs japonais.

La centrale nucléaire d'Ikata, sur l'île de Shikoku, est arrêtée comme tous les réacteurs japonais. - -

Selon le quotidien Nikkei du 6 décembre, les conservateurs japonais vont présenter un plan énergétique qui revient sur l’objectif "zéro nucléaire" du précédent gouvernement. Le Premier ministre souhaite le redémarrage du nucléaire pour sauver l’économie.

Presque trois ans après la catastrophe de Fukushima, l’économie japonaise est toujours handicapée par des problèmes énergétiques. Pour Shinzo Abe, un redémarrage du nucléaire est la seule solution.

Le Premier ministre japonais plaide en faveur du nucléaire depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2012. Une position qui est réaffirmée dans le nouveau plan énergétique, rédigé par les conservateurs et dévoilé par le quotidien économique Nikkei ce vendredi 6 décembre.

Construire de nouvelles centrales?

Ce plan, qui sera soumis à l’approbation du gouvernement début janvier, affirme que le nucléaire "est une importante source d’énergie". Il préconise aussi un recours accru aux énergies renouvelables, et une modernisation du système électrique.

Alors que le précédent gouvernement de centre-gauche avait décidé la sortie du nucléaire pour 2030, la feuille de route des partisans de Shinzo Abe n’interdit ni la remise en route ni la construction de nouvelles centrales nucléaires.

Car si le Japon ne construit pas de nouvelle centrale, le pays sortira de fait du nucléaire en 2050. La nouvelle loi de sûreté, passée après Fukushima, prévoit en effet une durée de vie limitée à 40 ans pour les réacteurs.

Un important déficit du à la facture énergétique

Pour le moment, pour faire face à l’arrêt des 50 réacteurs nucléaires du pays, le Japon a recours en masse au charbon et développe les énergies renouvelables, mais cela ne suffit pas.

Les énergies vertes ne sont pas encore assez bien implantées et le charbon pollue, à tel point que le gouvernement a annoncé qu’il renonçait à l’objectif de réduction des gaz à effet de serre. Sans compter que les importations de pétrole et de gaz ont gravement plombé la balance commerciale nippone, avec un déficit commercial de 1.072 milliards de yens (7,6 milliards d’euros) en octobre.

Mais tout redémarrage de centrales nucléaires doit recevoir l’approbation de l’Autorité indépendante de régulation et des autorités locales. Pour le moment, plusieurs dossiers sont en cours d’examen, mais aucun ne devrait aboutir avant la fin de l’année.

Audrey Dufour avec AFP