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Pour le président de la FNSEA, la journée d'action a porté ses fruits

Xavier Beulin était l'invité de BFM Business

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Xavier Beulin, Président de la FNSEA, était l'invité de BFM Business ce 3 septembre. Il est revenu sur la manifestation des agriculteurs et s'est félicité des annonces de Manuel Valls.

"Je vis de manière charnelle l'avenir de ce monde agricole, ce monde rural. Nous avons beaucoup d'atouts, beaucoup de potentiels". Xavier Beulin, président de la FNSEA et invité de BFM Business ce jeudi 3 septembre, est revenu sur la manifestation des agriculteurs. Et selon lui, "c'est un succès".

"Il y a deux points de satisfaction. Tout d'abord les 1.733 tracteurs et 5.000 agriculteurs réunis à Paris. Ensuite, sur tous les parcours empruntés, nous avons eu un accueil extrêmement chaleureux de la part de nos concitoyens".

D'après lui, "ça valait le coup de venir". Si quelques agriculteurs l'ont hué, ils pensent que ce sont des opposants syndicaux ou des jeunes agriculteurs dans le désespoir et la souffrance. "Ces jeunes-là sont dans un tel désespoir que aucune annonce n'aurait été suffisante".

"Mettre la pression sur le terrain"

Car outre la manifestation, Xavier Beulin s'est également réjoui des annonces du gouvernement. Manuel Valls a notamment annoncé des aides aux investissements, une "année blanche" en 2015 pour le remboursement des dettes bancaires des agriculteurs en difficulté ou encore un alignement de la cotisation maladie sur le régime des indépendants. "Tout cela va dans le bon sens", estime le président de la FNSEA.

Il a également salué l'annonce d'une pause dans la réglementation, estimant que la France a surtransposé toutes les directives européennes. 

Sur la question des prix, il raconte que des engagements ont été pris. "Il est impératif qu'ils soient tenus". Et il poursuit: "s'il y a eu des sifflets c'est parce que certains de nos jeunes collègues attendaient que le Premier ministre s'engage à payer le lait, la viande,... à tel prix. On sait que ce n'est pas comme cela que ça peut se passer. Mais que chacun prenne ses responsabilités". Il explique que le paysan investit 3 ou 4 fois plus que les autres maillons de la filière. Mais le professeur Chalmin dit que sur 100 euros de valeurs alimentaires, il n'y que 8 euros qui reviennent au paysan. Il s'endette trois fois plus mais il n'a que 8% de retour. Il va falloir qu'on repense tout cela".

Maintenant, la mission de Xavier Beulin est de "mettre la pression sur le terrain". Il explique que "les préfets vont piloter des cellules d'urgence pour mettre en place tout ce qui a été annoncé aujourd'hui. Je pense à l'année blanche, je pense aux cotisations sociales". Il veut que la France retrouve sa compétitivité.

Les principales annonces pour les agriculteurs

Aides d'urgence pour les exploitations en difficulté

Pour 2015, les prises en charge des intérêts d'emprunts sont portées à 100 millions euros et les prises en charge de cotisations sociales seront triplées pour atteindre 50 millions.

Endettement

Un report total des annuités dues en 2015, soit une "année blanche", sera proposée aux éleveurs "grâce à un effort accru de l'Etat et des banques". Une dotation supplémentaire viendra abonder le fonds d'allègement des charges pour 2015 et 2016 pour accompagner les restructurations de dettes.

Charges sociales

Dès 2015, alignement de la cotisation minimum maladie des agriculteurs sur le régime des indépendants, soit une baisse de l'ordre de 50 millions d'euros. Cela représentera une baisse d'environ 500 euros pour les plus petites exploitations dès cette année, a dit Manuel Valls.  

Fiscalité

Un chantier sera ouvert "pour que la fiscalité agricole prenne mieux en compte la volatilité des prix" agricoles et favorise l'installation des jeunes agriculteurs.

Investissement

Les moyens publics de soutien à l'investissement sont augmentés à 350 millions d'euros par an pendant trois ans, "avec l'appui de l'union européenne et des régions". Pour Manuel Valls, cela doit se traduire par un milliard d'euros de soutien à l'investissement des exploitations agricoles chaque année.

Aide à la modernisation

Dans l'attente d'un rapport qui doit être remis ce mois-ci au gouvernement, les subventions de l'Etat pour la modernisation du secteur abattage/découpe sont portées pour 2015 de 20 millions à 50 millions d'euros.  

Normes

Une nouvelle méthode pour leur introduction sera définie d'ici février avec le recours à des tests et expérimentations, le but étant d'associer très en amont" les professions agricoles à la définition des mesures qui les concernent. D'ici là, aucune mesure allant au-delà des obligations européennes ne sera introduite.

Le plan de juillet représentait un soutien financier de 1,1 milliard d'euros (100 millions d'allègements de charges, 500 millions de reports d'échéances et 500 millions de crédits bancaires à bas taux garantis par la Banque publique d'investissement (BPI), avec un coût net pour l'Etat de 200 millions d'euros.