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Jean-Laurent Bonnafé: BNP Paribas doit "conserver les meilleurs talents"

Jean-Laurent Bonnafé considère que plusieurs régions ont un avenir plus radieux que la zone euro.

Jean-Laurent Bonnafé considère que plusieurs régions ont un avenir plus radieux que la zone euro. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le directeur général de BNP Paribas était l'invité de BFM Business, ce mardi 25 mars. Il est notamment revenu sur le plan stratégique de sa banque ainsi que sa politique de rémunérations.

BNP Paribas va aller chercher la croissance là où elle se trouve. Lundi 24 mars, la première banque française a dévoilé son plan stratégique à l'horizon 2016. L'internationalisation du groupe représente un pilier important de ce plan.

Invité de BFM Business ce mardi 25 mars, son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, a estimé qu' "il est clair qu'un certain nombre de régions ont avenir plus radieux [que l'Europe, ndlr] car elles ont une croissance plus forte". Il cite notamment l'Asie, la Méditerranée, et les Etats-Unis.

Il a assuré que BNP Paribas continuera toutefois d'avoir "70% de son activité en Europe". Mais "le différentiel de croissance" avec les zones évoquées auparavant vont conduire la banque à rééquilibrer son bilan. "Les clients de la banque nous le demande", a confié Jean-Laurent Bonnafé, expliquant que les entreprises clientes de son groupe sont présentes à l'international. BNP Paribas doit ainsi avoir "la capacité d'emmener ces entreprises qui innovent et exportent".

Vers une hausse des rémunérations fixes des banquiers

Jean-Laurent Bonnafé a ensuite évoqué la régulation, revenant notamment sur les nouvelles régles européennes en matière de rémunérations qui obligent les banques à ne pas accorder de bonus supérieurs au double de la partie fixe du salaire.

"Nous nous sommes adaptés à cette réglementation et, pour certains collaborateurs qui le mériteront, nous travaillerons sur le fixe pour conserver les meilleurs talents", a-t-il développé.

Jean-Laurent Bonnafé a expliqué que le "supplément de financement de l'économie se fera par le marché et non par le bilan bancaire", ce qui va conduire à développer ces métiers sur lesquels "il faut savoir attirer" ces talents.

Désintermédiation financière

Plus généralement, Jean-Laurent Bonnafé a estimé que l'économie française va progressivement vers la désintermédiation financière." Ces deux dernières années, les montants levés par les grandes entreprises sur les marchés ont considérablement augmenté", a-t-il avancé. Un phénomène bénéfique aux plus petites entreprises, selon lui, car, en ayant davantage recours aux marchés, les grandes entreprises "libère du bilan pour les TPE-PME ce qui permet de leur donner plus d'espace".

Pour les particuliers, Jean-Laurent Bonnafé estime que le principal bouleversement provient de la banque digitale. Interrogé ensuite sur d'éventuelles suppressions de postes liées à cette évolution, il a déclaré que "le secteur bancaire dans son ensemble, et la France ne fait pas exception, connaîtra probablement, dans les prochaines années, une inflexion de ses effectifs".

J.M.