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Kerviel veut une expertise des pertes de Société Générale

Jérome Kerviel (à gauche) est prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme.

Jérome Kerviel (à gauche) est prêt à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme. - Patrick Kovarik - AFP

La défense de Jérôme Kerviel va tenter ce 13 novembre de convaincre la justice de la nécessité de diligenter une nouvelle expertise des pertes subies par Société Générale début 2008. Pour le trader, "il n'y a pas de perte".

Nouvelle audience, pour Jérôme Kerviel, ce 13 novembre devant la Cour d'Appel de Versailles. L'avocat de l'ancien trader va, une nouvelle fois, tenter d'obtenir une nouvelle expertise de la perte subie par Société Générale. Une expertise réclamée depuis 2008.

Car pour l'ancien trader, "il n'y a pas de perte", avait-il soutenu le 10 juin devant la cour d'appel de Versailles, la quatrième juridiction à examiner l'affaire depuis 2010, contestant le chiffre de 4,91 milliards d'euros avancé par son ancien employeur.

Pour lui, tout n'a été jusqu'ici appuyé que sur des éléments fournis, à discrétion, par la Société Générale, plaide sa défense.

Mobiliser du monde et de l'argent

Société Générale, de son côté, accepterait cette expertise, si c'était pour clore enfin cette affaire. Pour elle, c'est au contraire remettre un doigt dans l'engrenage. Le problème, c'est que Jérôme Kerviel ne s'arrêtera jamais. "Une fois cette expertise obtenue, il en demandera une autre", nous assure une source proche de la banque. L'ancien trader est d'ailleurs clair. Il a la ferme intention d'aller jusqu'au bout, prêt à porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

"S'il le faut, cette expertise, on va la faire". La banque s'est presque résolue à l'idée, même si elle considère que la perte a déjà été expertisée par la Commission bancaire ou encore par des Commissaires aux comptes assermentées. Elle serait prête, même si les juges, en première instance comme en appel, n'ont rien trouvé à redire à ces expertises. "Cela va encore mobiliser beaucoup de monde et beaucoup d'argent", nous dit-on dans l'entourage de Société Générale.

La banque a toujours soutenu qu'après avoir découvert en janvier 2008 que son trader l'avait exposée à hauteur de 50 milliards d'euros, elle avait missionné un autre trader, Maxime Kahn, pour l'en sortir. Il s'est exécuté en trois jours, selon le délai fixé par la Société Générale, avec, à la clef, une perte de 6,3 milliards d'euros, ramenée à 4,9 après déduction du gain dégagé par Jérôme Kerviel en 2007.

Mais l'enjeu dépasse largement le simple calcul d'une perte, si colossale soit-elle. Cette expertise doit donner corps à la thèse de la défense qui prête à la banque un rôle actif et non passif dans les opérations menées par Jérôme Kerviel.

Caroline Morisseau avec AFP