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L'affaire Kim Kardashian nuit déjà au business du luxe

Après l'affaire Kardashian, la peur d'être volé ou agressé est l'une des premières raisons invoquées par ceux qui portent moins leurs bijoux, sacs griffés et autres luxueuses montres.

Après l'affaire Kardashian, la peur d'être volé ou agressé est l'une des premières raisons invoquées par ceux qui portent moins leurs bijoux, sacs griffés et autres luxueuses montres. - Angela Weiss - AFP

Une enquête menée quelques jours après l'agression et le vol à Paris de la star américaine montre que le sentiment d'insécurité est l'une des premières raisons pour moins "utiliser" ses biens les plus précieux. Et à terme moins en acheter?

Quelques semaines après le vol de 10 millions d'euros de bijoux à Kim Kardashian, une enquête donne une nouvelle vision de l'insécurité. Aucun décompte des larcins ou des agressions, comme en aurait proposé la préfecture de police. Dans son étude parue ce mardi 25 octobre, le cabinet Promise Consulting a juste tenté d'établir une corrélation entre le sentiment d'être à l'abri des larcins en tous genres et la volonté de consommer des produits de luxe.

Car le fait d'acheter de coûteux accessoires de mode est bien sûr conditionné par les moyens financiers dont on dispose, ses envies, besoins ainsi que la pression sociale. Mais aussi par "le sentiment de sécurité", estime Philippe Jourdan, associé du cabinet qui a réalisé l'enquête. En d'autres mots, l'usage et l'acquisition de produits de luxe sont notamment déterminés par "l’absence de crainte, fondée ou non, d’être dépossédé des biens acquis".

L'insécurité, première raison pour moins porter ses bijoux

Or il ressort de cette enquête que ce sentiment d'insécurité pousse les Français à moins porter leurs bijoux, leurs robes ou costumes de marque, ou leur(s) montre(s) suisse(s) qui restent de plus en plus souvent dans leurs placards ou leurs tiroirs. Lorsqu'on leur demande pourquoi ils utilisent moins aujourd'hui ces objets de luxe, la troisième raison invoquée est précisément la peur d'être agressé et volé.

Cette angoisse est même la première raison donnée par ceux qui portent moins leurs bijoux. 36% des sondés l'invoquent, tandis que 29% d'entre eux déclarent simplement en avoir moins envie. C'est aussi la première raison pour laquelle les propriétaires de sacs griffés renoncent à sortir avec (34% des répondants). Pour ceux qui détiennent une montre clinquante et qui la laissent à la maison, l'insécurité est la deuxième justification (27%).

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Étonnamment, les hommes se révèlent davantage craintifs que les femmes. Ils sont plus nombreux que ces dames à invoquer le risque d'agression comme raison de ne plus porter les bagues, bracelets ou accessoires de maroquinerie qu'ils se sont offerts. Cette peur est également plus prégnante chez les moins de 35 ans que chez leurs aînés, et chez les Franciliens.

Il y a très certainement un "effet Kardashian" dans ces réponses. Puisque le questionnaire de Promise Consulting a été soumis à un peu plus de 1.000 Français du 5 au 7 octobre 2016. Soit quelques jours seulement après la très médiatisée attaque de la non-moins médiatisée star américaine dans l'hôtel particulier où elle séjournait lors de son passage à Paris. Kim Kardashian, qui multipliait avant l'incident les photos sur les réseaux sociaux de ses bagues à énorme cailloux, s'est fait dérober pour 10 millions d'euros de joaillerie.

En tout cas, ce sentiment d'insécurité pourrait pénaliser à terme les ventes de luxe, assurent les auteurs de l'étude de Promise consulting, qui évoquent deux facteurs. Premièrement: le fait de moins porter nous-mêmes, et de moins voir ceux qui nous entourent afficher de luxueux atours fait baisser leur désirabilité. Deuxièmement: puisqu'on utilise moins son sac en crocodile, il s'abîme moins vite, donc on a moins besoin de s'en racheter un neuf.

Nina Godart