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L'amendement qui autorise la Fnac à ouvrir tous les dimanches

Deposé par un sénateur UMP, cet amendement à la loi Macron permet aux enseignes de biens culturels d'ouvrir le dimanche de leur choix. Il a été adopté mardi 5 mai. Si les députés ne le retoquent pas, la Fnac pourrait alors se frotter les mains.

Alexandre Bompard va-t-il enfin voir son vœu exaucer? Le PDG de la Fnac n'a eu de cesse ces derniers mois de réclamer la possibilité pour les enseignes de bien culturels d'ouvrir le dimanche, afin de faire face notamment à la concurrence d'Amazon.

Il faut croire que les imprécations du dirigeant ont été entendus du côté du Sénat. Les élus de la haute assemblée ont, en effet, adopté dans la nuit de lundi à mardi dernier un amendement déposé par l'UMP Philippe Dominati qui permet aux commerçants vendant des livres, des CD, des DVD ou des jeux vidéos de déroger à la règle du repos dominical.

Officiellement, il ne s'agit pas de donner un coup de pouce particulier à la Fnac mais de "permettre au commerce culturel de proximité, notamment du livre, de faire face à la concurrence exponentielle d'internet, dont les ventes le dimanche sont les plus importantes, de maintenir son implantation de proximité au coeur des villes, et ainsi de continuer à permettre un accès aisé aux produits culturels".

La concurrence d'Amazon

L'argumentaire est proche de celui qu'Alexandre Bompard avait notamment fait valoir en mars dernier sur BFMTV. Le patron de la Fnac insistait alors sur le fait que son concurrent "Amazon, qui a fait de la culture un produit d'appel, peut commercialiser ses produits le dimanche et fait 25% de son chiffre d'affaires ce jour-là". Il ajoutait que "la culture est ouverte le dimanche, les théâtres, les musées, les cinémas. Alors pourquoi pas une Fnac dès lors que nous offrons à nos salariés du volontariat mais aussi des contreparties salariales".

Le gouvernement ne s'est pas formellement opposé à cet amendement émanant de l'opposition. Ainsi, comme le rapporte le Figaro, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron a affirmé comprendre l'argumentation" de Philippe Dominati.

A l'inverse, l'adoption de cet amendement a provoqué l'ire du Clic-P, qui rassemble les syndicats CFDT, Seci-Unsa, CGT et SUD du commerce à Paris, et pour qui "la culture a bon dos". Les sénateurs ont "beau jeu d'agiter la concurrence d'Amazon alors que, avec leurs sites marchands, la Fnac et d'autres enseignes similaires sont déjà sur ce créneau", estiment les syndicats.

Reste à savoir si cet amendement sera également adopté par les députés qui, dans le dialogue parlementaire, ont de toutes

J.M.