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Energie

L'appétit croissant de General Electric pour l'éolien

GE a acquis le fabricant danois de pales LM Wind Power (image d'illustration)

GE a acquis le fabricant danois de pales LM Wind Power (image d'illustration) - Jean-François Monier - AFP

Le conglomérat américain vient d'annoncer l'acquisition, contre 1,5 milliard d'euros, d'un fabricant danois de pales d'éoliennes.

LM Wind Power tombe dans l'escarcelle de General Electric. Le danois, qui appartenait depuis 2001 au fonds britannique de capital-investissement Doughty Hanson, était jusqu'ici un fournisseur de GE Renewable Energy, filiale du groupe américain dédiée aux énergies renouvelables basée à Paris, détaille le groupe dans un communiqué.

Depuis sa création en 1978, LM Wind Power a produit plus de 185.000 pales, soit l'équivalent de 77 gigawatts (GW) de capacité précise le document qui indique que l'entreprise groupe possède 13 sites de productions dans huit pays, dont le Danemark, l'Inde, les États-Unis, la Chine ou le Brésil. Des zones où l'éolien se développe fortement. 

L'opération menée par General Electric -contre 1,5 milliard d'euros- valorise LM Wind Power 8,3 fois son excédent brut d'exploitation (Ebitda) anticipé pour 2016 et permet à General Electric, déjà fabricant de turbines éoliennes, d’intégrer une compétence supplémentaire sur la chaîne de valeur de la production d’éoliennes.

En mettant la main sur la branche énergie d’Alstom l’an dernier, le groupe américain avait déjà récupéré la technologie de turbine éolienne en mer du constructeur français, alors qu’il était jusque-là uniquement positionné dans l’éolien terrestre.

GE nouveau leader du secteur des énergies renouvelables 

Avec 370 gigawatts de capacités renouvelables installées (hydraulique, éolien, solaire), General Electric est un des leaders mondiaux du secteur, avec un chiffre d'affaires de 9 milliards de dollars. 

Cette opération "va nous permettre de renforcer substantiellement nos capacités pour continuer à baisser le coût de l'énergie éolienne", a déclaré à l'AFP Jérôme Pécresse, le PDG de GE Renewable Energy.

"La pale est le composant, parmi tous les composants qui font une éolienne, le plus important en terme de coût. C'est celui qui capture le vent, et c'est donc aussi le composant qui est le "driver" majeur de la performance de la turbine", a-t-il expliqué.

"Pour que la croissance du marché soit pérenne, il faut continuer à baisser le coût de l'énergie éolienne, ne serait-ce que du fait de la compétition avec le solaire", lui aussi de moins en moins cher, avance Jérôme Pécresse.

Le secteur éolien se transforme

Cette opération doit désormais être approuvée par les autorités compétentes. Elle pourrait être finalisée "dans la première moitié de 2017" précise General Electric et "devrait contribuer progressivement aux résultats en 2018". 

Une fois l'opération finalisée, le fabricant danois restera une entité séparée au sein de GE Renewable Energy et GE pourra continuer de se fournir auprès d'autres fabricants de pales.

Ce rapprochement est une nouvelle illustration des reconfigurations stratégiques en cours dans le secteur de l'éolien. Un mouvement "pas surprenant" selon Jérôme Pécresse, notamment visible en Europe chez les fabricants de turbines de plus en plus concurrencés par des groupes chinois. 

Outre le rapprochement entre l'américain et Alstom, l'an dernier l'allemand Nordex et l'espagnol Acciona ont mis en commun leurs activités dans l'éolien, tout comme en juin dernier, l'espagnol Gamesa l'a fait avec l'allemand Siemens. Ces derniers ont aussi mis la main en parallèle sur Adwen, co-entreprise dans l'éolien en mer entre le français Areva et Gamesa.

Antonin Moriscot avec AFP