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Transports

Le très gros appétit du géant allemand Lufthansa

La Lufthansa possède de nombreuses autres compagnies

La Lufthansa possède de nombreuses autres compagnies - Boris Roessler - DPA - AFP

"Le groupe aérien qui possède déjà Austrian et Swiss voudrait monter à 100% au capital de Brussels Airlines et envisagerait de prendre une participation dans la compagnie scandinave SAS."

Lufthansa va bientôt détenir une nouvelle compagnie. Selon l'agence Reuters la société allemande veut convaincre les actionnaires de la compagnie belge Brussel Airlines de lui vendre l'intégralité du groupe. Lufthansa avait acquis 45% de sa concurrent d'outre-Quiévrain en 2008 et prévu, depuis le départ, de prendre 100% du capital. La question revient donc chaque année. Peut-être le timing est-il désormais bienvenu en terme de prix", commente Jochen Rothenbacher, analyste chez Equinet à Francfort.

La direction de l'entreprise semble donc vouloir solder ce vieux dossier. En mars dernier, la directrice financière de Lufthansa, Simone Menne, avait affirmé vouloir conclure l'affaire cette année. Reuters considère que l'investissement représente tout de même 250 millions d'euros.

Lorsque l'opération sera bouclée, Lufthansa aura dans son escarcelle pas moins de sept compagnies, après le rachat d'Austrian en 2008, celui de Swiss en 2006, d'Air Dolomiti en 2003, de la turque SunExpress dans laquelle elle détient 50% du capital, ainsi que ses deux filiales low-cost, Germanwings et Eurowings.

Développer la croissance d'Eurowings

Ce serait d'ailleurs pour développer cette dernière compagnie que Lufthansa lorgnerait également SAS. Toujours selon Reuters, la direction du géant allemand aurait approché les dirigeants de cette compagnie détenue par les États danois (14,3%), norvégien (14,3%) et suédois (21,4%). La décision finale n'a pas encore été prise. Lufthansa pourrait entrer au capital de la société ou simplement renforcer son alliance avec SAS, cette dernière étant déjà membre de Star Alliance, qui regroupe plusieurs grands transporteurs dont Lufthansa et United Airlines. "La structure du capital de SAS est compliquée, c'est une entreprise publique. Personnellement je ne vois pas Lufthansa entrer au capital de cette société", estime Jochen Rothenbacher.

Des sources citées par Reuters indiquent toutefois que l'intérêt pourrait être d'arrimer SAS à Eurowings pour favoriser sa croissance, alors que, dans le même temps, Lufthansa chercher à maîtriser les coûts de sa filiale low-cost.

Interrogé par Bloomberg un porte-parole de Lufthansa a rappelé que son entreprise et SAS sont partenaires depuis 1997 via Star Alliance et qu'il "y a constamment des discussions" entre les deux groupes. "Le reste relève de la pure spéculation", a-t-il ajouté.

J.M.