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L'application mobile qui aide à soigner les maladies chroniques

La start up veut lever plus de 5 millions d'euros aux Etats-Unis

La start up veut lever plus de 5 millions d'euros aux Etats-Unis - -

Ad Scientiam a développé une application pour smartphone qui collecte des données sur les patients souffrant de maladies chroniques. Elle finalise une levée de fonds d'un demi-million d'euros.

Ad Scientiam, start up créée il y a deux ans, a développé des applications pour iPhone et Android pas comme les autres. Ces applications posent régulièrement des questions aux malades sur leur état de santé, par exemple sur leurs crises, le moment où elles interviennent... Ad Scientiam recueille aussi des données transmises par des objets connectés, par exemple une balance qui transmet le poids...

Toutes ces données sont envoyées au médecin qui suit le patient. Le médecin sait ainsi précisément ce qui s'est passé entre deux consultations. Les données collectées permettent aussi de faire des recherches cliniques, par exemple sur l'effet d'un nouveau traitement.

Réduire les rechutes

"Le patient peut très bien exprimer lui-même 90% des informations importantes. Les médecins ont ainsi accès à une information qui n'était jamais vraiment exprimée. Et améliorer ainsi le suivi des patients permet de réduire les rechutes", explique le docteur Benjamin Pitrat, qui a fondé Ad Scientiam avec un ingénieur en informatique, Liouma Tokitsu.

A ce jour, des applications ont été développées pour une quinzaine de maladies chroniques: Parkinson, sclérose en plaques, insuffisance cardiaque, bronchite chronique, migraines infantiles, schizophrénie, autisme, burn out, troubles du sommeil, troubles de l'humeur (bipolarité)...

Pour l'instant, la start up a choisi de ne pas se positionner sur le suivi en temps réel des patients, "trop complexe du point de vue réglementaire".

Levée de fonds aux Etats-Unis

L'application étant gratuite, les seules ressources de la start up sont les contrats avec les laboratoires de recherche, qui devraient rapporter 120.000 euros cette année, et 300.000 euros l'an prochain.

La start up, incubée à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière de l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, s'est financée jusqu'à présent en levant 340.000 euros de love money, de subventions, et auprès de l'éditeur spécialisé Editions de Santé. Ad Scientiam a ainsi reçu 30.000 euros de Paris Innovation Amorçage; une subvention de 25.000 euros par an du programme Objectif One de Scientipôle Croissance; et un prêt d'honneur de 60.000 euros de Scientipôle Initiative.

Une levée de fonds de 400.000 à 500.000 euros doit être réalisée cet automne auprès d'un fonds français. Ad Scientiam (qui emploie 8 personnes) ambitionne ensuite de lever plus de 5 millions d'euros aux Etats-Unis. 

"L'environnement est très positif pour se lancer en France: cela a été très simple et très facile, et nous avons reçu beaucoup d'aides. Mais, pour passer à la taille supérieure, nous projetons de plutôt lever des fonds aux Etats-Unis. La santé connectée y est plus développée et mieux acceptée, ses enjeux sont mieux compris, notamment car la santé est assurée là-bas par des compagnies privées, qui ont un intérêt financier immédiat à faire baisser le coût des traitements", expliquent les co-fondateurs.

Jamal Henni