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"L'Arcep n'est pas là uniquement pour taper" sur les opérateurs

Sébastien Soriano était l'invité de BFM Business

Sébastien Soriano était l'invité de BFM Business - BFM Business

Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, était l'invité de BFM Business, ce vendredi 1er juillet. Il a notamment expliqué comment son organisation tentait de monétiser les 7 à 8 milliards d'euros investis chaque année par les opérateurs télécoms.

Pour Sébastien Soriano, les opérateurs télécoms se doivent d'investir encore davantage dans les réseaux, car toute l'économie est en jeu. "La France est confrontée au défi de la numérisation, le numérique est partout et est central" et dans cette optique "nous devons nous assurer que les opérateurs sont en train d'équiper correctement le territoire", affirme le président de l'Arcep, le gendarme des télécoms, sur BFM Business, ce vendredi 1er juillet.

"C'est un enjeu de compétitivité. Si on est en retard sur les réseaux c'est l'ensemble du pays qui est en retard", avance-t-il, expliquant que l'Hexagone était notamment mal classé sur la fibre et même sur la 4G "où nous n'avons aucune excuse".

Ce pourquoi Sébastien Soriano veut s'assurer que les opérateurs télécoms "ne s'endorment pas" et veut que l'Arcep agisse comme "un stimulant". Mais pour cela, il préfère manier la carotte plutôt que le bâton.

Comparateur de réseaux

L'Arcep a ainsi mené "une revue stratégique pour savoir comment accompagner les opérateurs", révèle Sébastien Soriano. Il s'agit en fait d'aboutir à ce que le consommateur ne raisonne plus seulement en termes de prix quand il choisit un opérateur, mais qu'il puisse aussi comparer la qualité des réseaux, ce qui est "plus compliqué", reconnaît le président de l'Arcep.

Pour cela, l'autorité va mettre d'ici la fin de l'année en "open data" (libre accès) des informations sur la qualité des couvertures et des réseaux. L'idée, explique Sébastien Soriano, est d'arriver "à un comparateur de réseaux comme on a des comparateurs de prix".

Spirale vertueuse

Le but: "Enclencher une spirale vertueuse et monétiser les investissements des opérateurs" qui investissent entre 7 et 8 milliards d'euros par an, souligne le président de l'Arcep qui dit vouloir aider "à transformer ces dépenses en revenus" pour les opérateurs.

"Il y a des consommateurs qui privilégieront des prix très bas. Ce sera leur choix. Mais ceux qui veulent un meilleur débit et une meilleure qualité auront toute l'information qui leur permettra de choisir", ajoute-t-il.

Au-delà de cette carotte, Sébastien Soriano ne dispose pas de pouvoir de sanction et "n'en veut pas". "La régulation est avant tout pro-business, elle consiste à ouvrir des marchés qui permettent aux entrepreneurs de se lancer. Nous ne sommes pas là uniquement pour taper; on veut avant tout qu'investir dans notre pays soit un bon business pour les opérateurs télécoms", conclut-il.

J.M.