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Transports

L'arnaque imparable des chauffeurs-zombies d'Uber

Quelques profils de chauffeurs zombies

Quelques profils de chauffeurs zombies - Weibo

En Chine, des chauffeurs Uber ont trouvé un moyen de gagner de l'argent sans transporter qui que ce soit: ils arborent des photos de profils qui effraient les clients, et touchent ensuite les frais d'annulation de la course.

Les médias chinois ont révélé cet automne une entourloupe de chauffeurs Uber peu scrupuleux opérant dans les grandes villes de Chine. Ces derniers mettaient comme image de profil une photo d'eux grimés en fantôme ou en zombie. Le visage blanchi, les yeux cerclés, les lèvres rouge sang et l'air effrayant.

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Au moment de commander une voiture, le client voit apparaître ce profil pour le moins inquiétant. Effrayé, il renonce à sa course. Et c'est bien là-dessus que comptent les arnaqueurs. Car les utilisateurs qui annulent leur course doivent du coup payer quelques yuans (un peu moins d'un euro) en dédommagement. Une compensation financière liée au fait qu'une annulation peut pénaliser un chauffeur déjà en route. 

L'arnaque se propage

Et si d'aventure, un courageux client accepte tout de même de se faire conduire par ce chauffeur-zombie, il voit sa course "démarrer" sur l'application alors même que la voiture n'est pas arrivée, et se finir moins d'une minute plus tard. Des "voyages fantômes" pour lesquels il est facturé entre 8 et 15 yuans (autour de 2 euros). Quant aux appels sur les téléphones de ces chauffeurs, ils restent tout bonnement sans réponse, soulignent les médias chinois.

L'arnaque ne doit pas rapporter énormément, mais elle s'est néanmoins propagée rapidement dans le pays. Les médias évoquent entre autres Tianjin, Chengdu, Pékin et Shanghai.

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De nombreux clients se sont plaints à la direction d'Uber de ces chauffeurs zombies. Alerté du phénomène, le leader du VTC passe actuellement au peigne fin tous les profils de ses chauffeurs pour repérer et bannir ceux des zombies. Le groupe assure avoir remboursé les frais d'annulation aux clients victimes de ces actes, et les courses indûment facturées.

Pour se prémunir contre ce type d'arnaque, Uber avait justement intégré à son application un système de reconnaissance faciale au printemps dernier. Elle devait vérifier que la photo du conducteur correspondait bien à son vrai visage. Elle nécessite visiblement une petite mise à jour.

Nina Godart