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Energie

L'astuce d'ArcelorMittal pour chauffer ce village de Lozère

Le village de Saint-Chély d'Apcher va réaliser d'importantes économies grâce à la chaleur récupérée depuis l'usine ArcelorMittal.

Le village de Saint-Chély d'Apcher va réaliser d'importantes économies grâce à la chaleur récupérée depuis l'usine ArcelorMittal. - Szeder László - Wikimédia - CC

Associé à Schneider Electric, le géant mondial de l'acier a dévoilé ce mercredi un inédit projet de récupération et de valorisation de la chaleur dégagée par son aciérie de Saint-Chély-d'Apcher. Cela constitue la première étape d'un programme d'efficacité énergétique engagé par l'entreprise.

Et si la production d'acier, une activité pourtant très gourmande en énergie, permettait d'accompagner une commune et ses habitants dans leur transition énergétique? Tel est le sens de la démarche menée en Lozère, sur le territoire de Saint-Chély-d'Apcher, par ArcelorMittal, Schneider Electric et Kyotherm.

Le lieu choisi par le géant mondial de l'acier pour cette expérimentation ne doit rien au hasard. Depuis 1916 la commune de Saint-Chély-d'Apcher, située à une quarantaine de kilomètres de Mende, héberge une importante aciérie qui "marque de son empreinte la vie économique et sociale du territoire" selon Pierre Lafont, son maire.

L'usine, qui vient de fêter son centenaire, est désormais spécialisée dans la production d'aciers électriques notamment destinés aux moteurs de véhicules électriques et aux génératrices éoliennes. Pour obtenir cet acier particulier, le métal "est chauffé à plus de 1.000 degrés Celsius afin de lui conférer ses propriétés électromagnétiques" et passe ensuite "par une longue phase de refroidissement génératrice de chaleur fatale" indique ArcelorMittal. 

Récupérer la chaleur pour la diffuser dans les habitations 

Le projet mis en oeuvre sur le site de l'aciérie de Saint-Chély-d'Apcher par les trois partenaires vise à récupérer cette chaleur perdue par les fours de recuit d'acier de l'usine. L'énergie collectée sera valorisée à travers le réseau de chauffage urbain de la ville, alimentant les écoles publiques, des salles municipales mais aussi des logements. Les calories récupérées permettront également de couvrir une partie des besoins énergétiques de l'usine, permettant de faire baisser sa consommation d'environ 10% selon Philippe Chapus, le responsable du projet pour ArcelorMittal. 

Comme le précise l'AFP, les échangeurs de chaleur fournis par Schneider Electric doivent permettre de capter jusqu'à 4,8 mégawatts de chaleur. Récupérée en sortie d'usine et distribuée via un réseau de 1,2 kilomètre de tuyaux, l'énergie récupérée couvrira les besoins d'environ 1150 logements selon les trois partenaires et permettra d'éviter le rejet de plus de 4.000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an. 

L'investissement total, porté par Kyotherm, s'élève à 5,6 millions d'euros et bénéficie d'aides accordées par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et de la région Occitanie, particulièrement en pointe en matière de développement des énergies renouvelables. Selon ses initiateurs, le programme de Saint-Chély-d'Apcher constitue "un projet exemplaire qui permettra à d'autres opérations similaires de voir le jour". 

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV