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L'automobiliste passe un sale quart d'heure avec les tarifs des parkings 

En comparant, pour 588 parkings de France métropolitaine , les tarifs de juin 2015 avec les tarifs pratiqués en septembre 2013, l’association dénonce le dérapage des prix des parcs de stationnement.

En comparant, pour 588 parkings de France métropolitaine , les tarifs de juin 2015 avec les tarifs pratiqués en septembre 2013, l’association dénonce le dérapage des prix des parcs de stationnement. - Dominique Faget-AFP

Si la loi Hamon impose la tarification au quart d'heure au 1er juillet 2015, favorable au consommateur, UFC-Que Choisir dénonce des hausses de prix "anticipées" des parkings de 7,4% en deux ans.

L'automobiliste n'a pas fini de protester contre les tarifs des parkings payants en ville. Pourtant, il aurait dû avoir le sourire puisqu'à partir du 1er juillet 2015, il bénéficiera d'une tarification au quart d'heure imposée par la loi Hamon sur la consommation.

Ce principe tarifaire de bons sens, qui consiste à payer le parking au juste prorata du temps passé, mettait fin à la pratique discutable de "l'heure entamée due".

Mais les exploitants de parkings en ont décidé autrement. Beaucoup ont anticipé la baisse de leurs recettes que provoquera ce principe de tarification favorable aux consommateurs par des hausses de prix.

Selon une enquête d'UFC-Que Choisir, "le prix moyen d’une heure de stationnement, toutes tranches de tarification confondues, est passé de 1,90 euros en 2013 à 2,04 euros en 2015, soit une augmentation de 7,4%, sans aucun rapport avec l’inflation de 0,8% sur la période".

Les parkings qui sont déjà passés à la facturation au quart d'heure ont augmenté leur prix (calculés à l'heure) de17,9% en moyenne.

L'étude pilotée par UFC-Que Choisir révèle un dérapage tarifaire non contrôlé, de la part des exploitants de parkings, et avec l’accord des collectivités locales.
L'étude pilotée par UFC-Que Choisir révèle un dérapage tarifaire non contrôlé, de la part des exploitants de parkings, et avec l’accord des collectivités locales. © UFC-Que Choisir

Ce diagnostic sans appel s'appuie sur la comparaison des tarifs pratiqués dans 588 parkings de 183 villes métropolitaines, de septembre 2013 à juin 2015.

Pour l'association de consommateur la cause est entendue: "L’approche de l’entrée en vigueur du prix au quart d’heure a été l’occasion, pour les exploitants de parkings, d’une inflation artificielle."

Elle en profite pour épingler les champions du dérapage des prix parmi les exploitants de parking : Effia (+15% en 21 mois), Autocité (+9%) et Vinci (+7%).

Si certaines de ces augmentations ont été entérinées par les villes qui accordent les concessions de parkings à ces exploitants, comme à Lyon (+14%) et à Bordeaux (+19%), dans certaines villes comme Grenoble et Nancy, les prix sont restés stables.

Pour UFC-Que Choisir, les hausses de prix constatées sont d'autant plus choquantes que selon ses calculs, "une hausse de 5,4% en moyenne est suffisante pour maintenir le chiffre d'affaires des parkings, du fait de la hausse de fréquentation engendrée par la plus rotation des véhicules."

L'association rappelle que la tarification au quart d'heure a aussi une visée écologique. Il s'agit de faciliter la rotation des véhicules stationnés, ce qui réduirait la circulation des véhicules en quête de stationnement.

Si les politiques tarifaires des parkings varient d’une ville à l’autre, elles sont également très variables selon les exploitants, estime l'association de consommateurs.
Si les politiques tarifaires des parkings varient d’une ville à l’autre, elles sont également très variables selon les exploitants, estime l'association de consommateurs. © UFC-Que Choisir
Frédéric Bergé