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L'État va aider financièrement la maison-mère de William Saurin

Raimond Spekking Wikimedia Commons - CC

Raimond Spekking Wikimedia Commons - CC - L'usine William Saurin de Pouilly sur Serre

Selon un audit interne, Financière Turenne Lafayette, propriétaire de ces marques, a "depuis des années", effectué "une présentation trompeuse" de ses comptes. Bercy précise que la justice a été saisie, et va assurer une aide en trésorerie.

Après le décès, il y deux semaines, de son emblématique PDG et actionnaire, Monique Piffaut, un véritable scandale vient d'éclater chez Financière Turenne Lafayette, le groupe qui possède les marques William Saurin.

L'entreprise a ainsi révélé ce mercredi les résultats d'un audit diligenté par le nouveau président, Éric le Gouvello. Le résultat, édifiant, brise un secret que Monique Piffaut avait su conserver jusqu'à sa mort. Financière Turenne Lafayette a cherché à cacher la réalité de sa situation financière.

"Les premières constatations laissent apparaître une présentation trompeuse des comptes depuis plusieurs années, dans un contexte très dégradé pour la filière agroalimentaire en général et pour certaines filiales du groupe en particulier", indique-t-il dans un communiqué.

L'État mobilisé pour sauver les emplois

Le texte ajoute que la direction "se mobilise pour rechercher les voies et moyens d'assurer la poursuite des activités et conserver les emplois des entreprises du groupe", y compris via une éventuelle ouverture du capital.

Rapidement, Bercy a réagi en annonçant que la justice avait été saisie et que l'État était mobilisé pour préserver les quelque 3.200 emplois que compte le groupe sur l'ensemble de ses 21 sites. 

L'État va par ailleurs assurer une aide en trésorerie au groupe pour lui éviter la liquidation judiciaire, ont indiqué mercredi les ministères de l'Agriculture et de l'Économie. 

"Concrètement, on mettra en oeuvre le soutien financier nécessaire pour accompagner l'entreprise. On regardera les montants nécessaires en fonction des besoins, et, sur les modalités, on examine ça dans les jours à venir", ont dit les cabinets de ces deux ministères, lors d'une conférence téléphonique.

Risque de démantèlement?

"Il n'y a pas de risque de démantèlement du groupe car la propriétaire, très attachée aux entreprises, avait exprimé sa volonté" en ce sens, avait déclaré un porte-parole du groupe à l'AFP au moment du décès de Monique Piffaut.

Malgré ces assurances, le syndicat Fnaf-CGT avait dit craindre un démantèlement, après le décès de la propriétaire du groupe. "L'intégrité du groupe doit être sauvegardée", avait-il réclamé dans un communiqué, en avertissant que "le dépeçage par les vautours de la profession serait inacceptable et signifierait de nouvelles purges" pour les salariés.

Financière Turenne Lafayette est composée de nombreuses marques agroalimentaires grand public et régionales dont William Saurin, Garbit, PetitJean, Soulié, La Lampaulaise de salaisons, Montagne noire, les jambons Madrange et Le Foué de Paul Prédault, et le traiteur Ecochard.

J.M. avec AFP