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L'Egypte et l'Arabie saoudite veulent acheter les Mistral russes

Les deux pays, qui cherchent à mettre en place une force arabe commune au Moyen-Orient, seraient "prêts à tout pour acheter les deux Mistral" que Paris devait livrer à Moscou, selon Le Monde ce vendredi 7 août.

François Hollande a assisté depuis la tribune du président égyptien Abdel-Fattah Al-Sissi à l'inauguration de l'élargissement du canal de Suez jeudi. Il a assisté au vol de Rafale acquis par Le Caire en février dernier. L'occasion de discuter de nouveaux contrats. L'Egypte, associée à l'Arabie Saoudite, serait également intéressée par l'acquisition des deux Mistral construits par la France pour la Russie avant que la crise ukrainienne n'empêche la livraison des navires, indique Le Monde ce 7 août. 

Les deux pays ne sont pas deux candidats distincts au rachat de ces géants des mers, mais un seul. Les bateaux de guerre deviendraient la propriété d'une force arabe unie à laquelle travaillent actuellement les dirigeants de ces Etats.

"L’Egypte et l’Arabie saoudite sont prêtes à tout pour acheter les deux Mistral. Le roi Salman d’Arabie saoudite veut constituer une flotte digne de ce nom en Egypte, qui pourrait avoir une force de projection régionale, en mer Rouge et en Méditerranée", indique une source citée par Le Monde. "Il y a un intérêt marqué manifesté par quelques pays de la région pour les Mistral dans l’optique de la constitution d’une force maritime", ajoute une source diplomatique, sur le site du quotidien.

Une collaboration étroite entre Le Caire et Ryad 

Ryad et Le Caire sont en train de mettre en place une sorte de coalition arabe de défense. Un projet ébauché à l'occasion de l'intervention d'une coalition arabe sous bannière saoudienne contre la rébellion houtiste au Yemen fin-mars. Il se concrétise avec la signature d'accords sécuritaires par les dirigeants des deux pays. Fin août, de nouvelles discussions devraient se tenir sur cette force commune, indique Le Monde.

Les deux Etats ont largement renforcé leurs relations depuis l'arrivée au pouvoir au Caire du maréchal Sissi, notamment grâce à l'aide financière apportée par Ryad à l'Egypte. En échange, Le Caire soutient certaines interventions armées saoudienne, et autorise l'émirat à déployer sa flotte dans ses eaux territoriales. C'est là que mouilleraient les deux Mistral dans l'éventualité où ils leur seraient cédés. Ces bâtiments qui peuvent accueillir 1.000 soldats pourraient être utilisés dans le cadre de la guerre au Yemen et d'une éventuelle intervention en Libye.

Si l'intérêt de ces candidats est sérieux, la France réchigne toutefois à se prononcer au lendemain de l'annonce d'un accord avec Moscou pour résilier le contrat des Mistral. C'est pourquoi les officiels français se sont bornés à évoquer "beaucoup de pays" potentiels acquéreurs des navires. Le Canada et Singapour ont été également évoqués.

N.G.