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L'État, grand gagnant de la hausse des ventes de cigarettes

Les ventes de tabac devraient, au final, augmenter de 1% en 2016.

Les ventes de tabac devraient, au final, augmenter de 1% en 2016. - Rémy Gabalda - AFP

Les ventes de cigarettes ont progressé de 0,8% depuis le début de l’année et celles du tabac à rouler s’envolent de 3,4%. Le gel des prix a relancé le marché depuis deux ans.

Les Français fument de plus en plus. Depuis le début de l’année, les ventes de tabac ont continué à progresser. Il s’est vendu 1,75 milliard de paquets de cigarettes, soit une hausse de 0,8% à fin septembre, selon les industriels. Une augmentation qui peut paraître minime mais qui est inhabituelle: les ventes de cigarettes ont chuté de 30% entre 2002 et 2014.

Le tabac à rouler connaît surtout un succès ininterrompu avec des ventes en hausse de 3,4% sur les neuf premiers mois de l’année. Une tendance due à son prix inférieur de 25% à un paquet de cigarettes, et pour un même nombre de "roulées". C’est ce qui a notamment convaincu le gouvernement d’augmenter fin septembre les taxes de 15%, et par conséquent les prix d’un euro, pour officiellement lutter contre la consommation. Et officieusement pour profiter de cette mode.

Vers une hausse de 1% pour 2016

Au final, le marché se dirige vers une hausse d’environ 1% tous produits confondus pour 2016, le même niveau qu’en 2015. Cette reprise après une décennie de recul n’est pas un hasard. Elle correspond exactement au début du gel des prix depuis le 1er janvier 2015.

L’État s’affiche comme le grand gagnant de la progression des ventes. Les taxes représentant 80% d’un paquet de cigarettes, les recettes fiscales ont aussi augmenté de 1,8% à 14,25 milliards d’euros depuis le début de l'année 2016, profitant aussi de la forte hausse du tabac à rouler. Comme l’an passé, elles devraient progresser de 100 millions d’euros en 2016. Après des hausses de prix et des baisses des ventes en 2013 et 2014, les recettes fiscales avaient baissé de 500 millions puis de 200 millions d’euros pendant ces deux années. Le gel des prix a bien inversé la tendance.

Matthieu Pechberty