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L’État invite les croisiéristes chez STX

Emmanuel Macron lors de la visite des chantiers de Saint-Nazaire

Emmanuel Macron lors de la visite des chantiers de Saint-Nazaire - LOIC VENANCE / AFP

MSC Croisières et Royal Caribbean vont entrer au capital des chantiers navals de Saint-Nazaire à la place de la fondation italienne de Trieste. Bercy ne veut pas modifier la part de Fincantieri.

C’est la touche Macron. Mercredi, le président de la République a annoncé vouloir revoir les accords d’avril dernier sur STX, souhaitant modifier le tour de table. En avril, l’État avait négocié l’entrée de l’italien Fincantieri (48,5%) aux côtés d’une fondation de Trieste (6%) et du constructeur naval DCNS (12,5%), lui-même conservant 33%. Lors de l’inauguration du dernier né des chantiers STX, Emmanuel Macron a plusieurs fois cité les croisiéristes MSC et Royal Caribbean qui sont les deux principaux clients du site industriel. MSC a encore annoncé pour 4,5 milliards d’euros de nouvelles commandes pour quatre nouveaux paquebots.

"L’idée est de les faire entrer au capital mais l’État ne veut pas non plus modifier la participation de Fincantieri, assure une source proche du dossier. Ils remplaceront la fondation italienne". Cette dernière est considérée par beaucoup comme le "faux-nez" de Fincantieri qui lui permet de contrôler STX. Au départ, les croisiéristes réclamaient environ 10% du capital.

Le gouvernement veut aller vite

Mais le géant français de l'armement, DCNS, ne voyait pas d’un bon œil leur arrivée, craignant que leurs gigantesques commandes n’accaparent les chantiers de Saint-Nazaire au détriment de leurs navires militaires. Pour autant, le constructeur naval ne réclamait pas autant que les 12,5% dont il a hérité. "Quelle que soit la participation au capital, l’important pour nous est d’avoir un siège au conseil d’administration de STX" explique-t-on chez DNCS. Une position qui permettrait peut-être de laisser un peu plus de place aux croisiéristes que les 6% de la fondation italienne.

Le gouvernement souhaite "aller vite pour boucler ce nouveau tour de table", explique une source proche. Quoi qu’il en soit avant la date butoir du 19 juillet qui signera la fin de l’accord avec Fincantieri signé le 19 mai. Mercredi, Emmanuel Macron a aussi souligné qu’il souhaitait aussi "préserver la souveraineté industrielle" de la France. Depuis plusieurs mois, les salariés s’inquiètent que Fincantieri ne "décharge" des commandes de Saint-Nazaire vers les chantiers italiens. "L'État s’assurera que les bateaux soient bien construits en France, justifie cette source. Les accords prévoient des vétos sur les transferts de volume".

Matthieu Pechberty