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L'Europe remet sur orbite Galileo

La fusée russe Soyouz, qui emporte deux nouveaux satellites Galileo, doit être tirée depuis Kourou, vendredi 27 mars.

La fusée russe Soyouz, qui emporte deux nouveaux satellites Galileo, doit être tirée depuis Kourou, vendredi 27 mars. - AFP Jody Amiet

Après plusieurs mois d'arrêt, l'Europe reprend la mise sur orbite de sa constellation de 30 satellites Galileo, qui vise à offrir, à terme, une alternative au GPS américain.

Galileo, le GPS européen, va enfin sortir de son "éclipse" de plusieurs mois après l'incident technique survenu à l'été 2014. Une fusée russe Soyouz emportant deux nouveaux satellites Galileo, Sat-7 et Sat-8, doit être tirée depuis Kourou (Guyane française), vendredi 27 mars 2015.

La mission du lanceur consistera à placer les deux satellites sur une orbite circulaire à une altitude de 23.522 kilomètres. Ils "descendront" ensuite un peu pour se positionner sur leur orbite opérationnelle.

Le 22 août 2014, le programme européen avait subi un sérieux revers. Le quatrième étage de la fusée Soyouz avait placé sur une mauvaise orbite, plus basse, deux satellites Sat-5 et Sat-6, les rendant inopérants.

Une commission d'enquête a découvert que cette grave erreur avait été provoquée par un gel du carburant lié à une mauvaise conception des tuyaux d'alimentation. Des actions correctrices ont été menées par le fabricant russe de la fusée.

Les deux satellites mal positionnés seront utilisables

Les équipes de l'ESA (agence spatiale européenne) ont, dans le même temps, réussi à remonter, sur une orbite plus favorable, les deux satellites qu'on croyait perdus.

Ils ne sont toujours pas sur une orbite circulaire mais devraient pouvoir être utilisés par Galileo, ce qui supposera "une petite adaptation" des stations au sol, précise Didier Faivre, directeur du programme à l'ESA.

Cela supposera "un investissement de quelques millions d'euros, contre un coût d'environ 150 millions d'euros s'il fallait envoyer deux nouveaux satellites pour les remplacer", ajoute-t-il.

Des premiers services GPS disponibles à la fin 2016

La constellation européenne comprendra à terme 30 satellites (dont plusieurs de rechange). Quatre premiers satellites "test", réalisés par un consortium mené par Airbus Defence and Space (ex-Astrium), ont été lancés en 2011 et 2012.

La Commission européenne a ensuite acheté 22 satellites fabriqués par la PME, OHB. L'Europe espère que dès la fin 2016, Galileo aura 14 satellites en orbite et qu'il pourra rendre ses premiers services aux utilisateurs, en apportant un plus à ceux offerts par le GPS, les deux systèmes étant compatibles.

La Commission a pour objectif que la constellation Galileo soit totalement opérationnelle en 2020. Pour la période 2014-2020, l'Europe a prévu d'investir 7 milliards d'euros (7,6 milliards de dollars) dans ce programme.

F.Bergé avec AFP