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Transports

L'ex-patron d'Air France rappelle que remplir à moitié les avions ferait doubler le prix des billets

Le directeur général de l'IATA  Alexandre de Juniac souligne l'immense travail qui serait nécessaire pour maintenir des liaisons aériennes vitales.

Le directeur général de l'IATA Alexandre de Juniac souligne l'immense travail qui serait nécessaire pour maintenir des liaisons aériennes vitales. - Fabrice Coffrini -AFP

"Aucune compagnie au monde n'est capable de faire voler des avions remplis à 50 %", explique Alexandre de Juniac, qui dirige l'Association internationale du transport aérien (IATA). Selon lui, le risque de transmission du virus est "très faible" dans une cabine.

Les photos avaient créé la polémique ces derniers jours. Des images d'un vol Air France, entre Paris et Marseille, montraient une cabine bondée, sans la moindre distance sanitaire entre les passagers.

Une situation pourtant défendue par Alexandre de Juniac, ancien patron d'Air France, qui dirige désormais l'Association internationale du transport aérien (IATA). "Aucune compagnie au monde n'est capable de faire voler des avions remplis à 50 %" explique-t-il ce mercredi sur Europe 1. "Sinon les avions ne voleraient pas".

"Nous savons que nous ne pouvons pas faire voler des avions avec un taux de remplissage à 50%, ou alors il faut augmenter les prix de 100%" poursuit-il, alors que tout le secteur aérien est dans une situation financière dramatique.

"On regarde ce qui est possible"

"C’est un choix" explique Alexandre de Juniac​. "Nous, on essaye de regarder si on peut les faire voler avec un taux de remplissage normal, mais avec des conditions de sécurité absolue". Et d'assurer: "Nous ne mettrons pas en œuvre des processus qui mettront en danger la santé des passagers. On travaille et on regarde ce qui est possible".

La question de la transmission du virus dans un avion est d'ailleurs discutée. "Dans un avion, si vous donnez des masques, des gants, sachant que l’air est filtré, il y a un gros point d’interrogation sur la nécessité de le faire", plaide Alexandre de Juniac​ qui assure que "la transmission à bord est extrêmement faible" selon "les premières statistiques."

Le précédent du SRAS

En 2003, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) estimait déjà, en pleine épidémie du SRAS, que la transmission était "très faible" dans une cabine, "parce que les aéronefs de passagers modernes sont équipés de filtres à particules à haute efficacité qui permettent d'éliminer 99,97% de toutes les particules en suspension dans l'air, y compris les bactéries et les virus".

Ce qui pourrait donc permettre de remplir les avions? "Ce sont des choses sur lesquelles nous travaillons avec nos experts avec les experts de la santé et du gouvernement, pour voir s’il y a besoin de continuer à pratiquer cette distanciation physique à bord" affirme Alexandre de Juniac​.

Thomas Leroy