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L'inquiétante hésitation des "business angels" français

Les fonds levés par les start-up ont baissé de 25%.

Les fonds levés par les start-up ont baissé de 25%. - Intervoice flickr - cc

Selon le baromètre annuel du Fonds Isaï, qui mesure l'activité de ces investisseurs qui parient sur les start-up, les fonds levés ont baissé en 2014.

Les business angels se font à nouveau hésitants en France. Un paradoxe, alors que l’on baigne dans une ambiance très favorable aux entrepreneurs. Le baromètre annuel du fonds Isaï, de l'entrepreneur Jean-David Chamboredon, qui recense l’activité des business angels sur le territoire, montre un net recul pour 2014.

Les fonds levés par les start-up ont baissé de 25 à 30% durant le second semestre 2014. Des chiffres qui viennent tempérer l'enthousiasme né des succès rencontrés par les start-up françaises à Las Vegas. Le nombre de levées de fonds est ainsi revenu au niveau de 2011.

Or l'argent des business angels constitue aujourd'hui leur seul carburant pour se développer. Or, elles sont clairement victimes d'un sentiment d'instabilité et d'incohérence, montre le baromètre.

"Il faut se mettre dans la peau d'un investisseur, perdu dans les discours contradictoires entre un climat politique très favorable aux start-up, et par exemple des lois qui protègent les taxis", expliquent les analystes d'Isaï. "Les entrepreneurs sont formidables, mais les investisseurs restent paralysés par le risque politique", fait remarquer l'un d'eux.

Ils se détournent d'internet

Autre tendance forte de l'année 2014, la propension des business angels à se détourner du secteur internet. Seuls les entrepreneurs qui ont fait fortune dans ce secteur continuent à miser sur les start-up de ce secteur. Une situation inquiétante dans la mesure où, comme l'observe l'Isai, "la France accuse toujours un retard très important en matière de financement des start-up du numérique par les business angels (à PIB égal, environ 25 fois moins que les Etats-Unis et 10 fois moins que le Royaume-Uni) et que les start-up du numérique se portent bien". 

Seul élément positif dans ce tableau globalement sombre : l'augmentation des montants investis. En moyenne, 400.000 euros par tour de table contre 350.000 euros les années précédentes.

Laurent Mimouni