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L'Inter Milan, un grand du football européen sous pavillon chinois

"Le groupe chinois de distribution Suning rachète près de 70% de l'Inter Milan. Il possède déjà son propre club de football en Chine et veut utiliser ce sport pour globaliser sa marque et son groupe dans le monde."

Un très grand nom du football européen passe sous pavillon chinois. L'Inter Milan va être contrôlé à 68,55% par le distributeur chinois Suning. Zhang JinDong, le président du groupe, a déclaré: "Le football connaît une popularité exponentielle en Chine, c'est pourquoi l'acquisition de l'Inter est très stratégique", lors d'une conférence de presse organisée à Nankin par ce puissant groupe de distribution de produits d'électroménager et d'électronique.

Suning détient près de 1.600 magasins en Chine et aurait réalisé un chiffre d'affaires de 24 milliards de dollars (21 milliards d'euros) en 2015. En contrôlant l'Inter Milan, vainqueur de la Ligue des champions en 2010, il devient le premier groupe de Chine continentale à contrôler un très grand nom du football européen.

Suning va verser 270 millions d'euros pour la transaction. L'ancien président de l'Inter, Massimo Moratti, vendra la totalité de sa participation dans le club, soit un peu moins de 30%, et l'actuel actionnaire majoritaire, l'homme d'affaires indonésien Erick Thohir, ramènera la sienne à 31%, tout en conservant la présidence. Selon les médias italiens, l'accord valorisera le club milanais à quelque 750 millions d'euros. Pirelli, le sponsor du maillot du club, était lui aussi passé sous pavillon chinois, en 2015, racheté par le groupe China National Chemica.

Suning finance son propre club de football en Chine

Le groupe Suning est déjà propriétaire du club de football Jiangsu Suning. Il a frappé un grand coup cet hiver en alimentant l'inflation sur le marché des transferts de joueurs de football évoluant en Europe. Ce club a acheté Ramires, milieu brésilien de Chelsea, pour 28 millions d'euros et Alex Teixeira, autre joueur brésilien, transféré du club ukrainien du Shakhtar Donetsk, pour 50 millions d'euros.

En rachetant l'Inter Milan, Suning ambitionne de passer la vitesse supérieure en créant un empire mondial du sport allant de la possession de clubs à la diffusion d'événements en ligne.

Son rachat est le dernier d'une série d'investissements spectaculaires d'entreprises chinoises dans le football européen. Ces acquisitions sont encouragées par le président chinois Xi Jinping, fan déclaré du ballon rond qui ambitionne de faire de son pays, une des grandes puissances mondiales de ce sport.

Après Aston Villa, repris par l'homme d'affaires chinois Tony Xia il y a quelques semaines, pour 77 millions d'euros, l'Atletico de Madrid a vu arriver en 2015 à son capital, à hauteur de 20%, Wanda, le numéro un de l'immobilier en Chine. Un consortium de fonds d'investissement étatiques menés par China Media Capital avait également acquis en décembre 13% des parts de Manchester City. L'AC Milan, le rival historique de l'Inter Milan, serait lui aussi sur le point de devenir la propriété d'investisseurs chinois.

Frédéric Bergé