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L'inventeur des dosettes de café s'en mord les doigts

Les K-cup, ces capsules notamment utilisées pour les machines à café Nespresso, ne sont ni biodégradables, ni facilement recyclables, ni réutilisables.

Les K-cup, ces capsules notamment utilisées pour les machines à café Nespresso, ne sont ni biodégradables, ni facilement recyclables, ni réutilisables. - JOE RAEDLE - AFP

John Sylvan, l'inventeur de K-cup, les capsules notamment utilisées par les machines à café Nespresso, regrette son invention, devenue une hérésie pour l'environnement.

Son invention a conquis le monde. Et pourtant, aujourd'hui, il s'en mord les doigts. L'homme qui a créé et développé le concept des fameuses K-cup, ces capsules à café utilisées notamment dans les machines Nespresso, indique dans le journal américain The Atlantic de ce lundi qu'il regrette les effets néfastes de son invention sur la nature.

Dans cet article, John Sylvan, c'est son nom, demande pardon pour les dommages causés sur l'environnement par ses capsules. Le subtil mélange de plastique et d'aluminium qui les compose n'est pas biodégradable. Et le plastique qui entre dans leur composition n'est pas accepté par toutes les entreprises de recyclage. Les capsules sont en outre très difficilement rechargeables. Il faut en effet les re-remplir à la main!

Les capsules usagées génèrent ainsi des tonnes de déchets plastiques. Et de plus en plus à mesure que le système conquiert de nouveaux clients. Comme Coca-Cola, qui va lancer des capsules à son nom pour une machine dédiées aux boissons fraiches. Et puis d'autres acteurs se sont lancés sur ce marché depuis que l'innovation est tombée dans le domaine public. Quand il regarde en arrière, John Sylvan avoue à l'auteur de l'article de The Atlantic, "se sentir mal parfois".

Il s'attendait, au mieux, à séduire les entreprises

Lorsqu'il les met au point, et créé au début des années 90 la société Keurig, cet amateur de café s'attend à percer, au mieux, au sein des entreprises. Mais jamais de la vie dans les foyers. Pendant des années d'ailleurs, il se fera éconduire par de nombreux investisseurs.

Il finit revendre ses parts de la société en 1997, pour la modique somme de 50.000 dollars. On ne peut pas vraiment dire qu'il ait eu le nez creux: l'an dernier, la société Keurig a réalisé 4,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Des revenus quintuplés en cinq ans, raconte The Atlantic. Là aussi, John Sylvan formule des regrets.

Mais puisqu'il faut tourner la page, il a depuis retrouvé un autre combat. Il s'est reconverti depuis quelques années dans le photovoltaïque. Et non, il ne possède pas de machine à capsules.

Guillaume Paul avec BFMBusiness.com