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Ce qu'ont gagné les commerçants qui ouvrent désormais le dimanche

Le centre commercial Beaugrenelle est ouvert le dimanche depuis cet automne.

Le centre commercial Beaugrenelle est ouvert le dimanche depuis cet automne. - Eric Piermont - AFP

"Presque un an après l'adoption de la Loi Macron, la Fnac et les Galeries Lafayette n'ont toujours pas réussi à signer un accord de branche leur permettant d'ouvrir leurs portes le dimanche. Pour les commerçants qui ont franchi le pas, le bilan dépend de leur localisation."

Les commerçants ont-ils vu leur chiffre d'affaires boosté par la loi Macron, permettant l'ouverture le dimanche? Le ministre de l'Économie a fait un point d'étape sur l'application et la mise en œuvre de sa loi, entrée en vigueur au mois de septembre. Ces dernières semaines les accords permettant de déterminer les compensations perçues par les salariés qui travaillent le dimanche ont vu leur nombre grimper.

Ainsi, on dénombre deux accords de branche (dans la haute couture et l'horlogerie-joaillerie), une dizaine d'accords d'entreprises (Apple, Darty, Etam, Marionnaud, Nature & découvertes, Zara, H&M, Sandro, Maje), sept centres commerciaux (Beaugrenelle, BHV, Cour-Saint-Emilion, Val d'Europe, Nice Etoile, Polygone Riviera, Les Halles) et les douze plus grandes gares de France. Pour Bercy, le bilan est globalement positif notamment parce que cette mesure a permis la création de plusieurs centaines d'emplois. Les discussions mettent du temps, mais au final les partenaires sociaux réussissent à s'entendre sur les ouvertures et les compensations.

Aménager l'ouverture en fonction de l'affluence

Si cela coince encore à la Fnac ou aux Galeries Lafayette, c'est la faute de certains syndicats qui ont durci leur position dans un contexte social général qui n'arrange pas les choses. En tout cas les communes sont en demande. La ville de Dijon par exemple a déposé un dossier pour convertir son centre-ville en zone touristique internationale.

Côté commerçants, on est moins euphorique. A Cagnes-sur-mer, dans les Alpes-maritimes, le centre commercial flirte effectivement avec les 15 à 20% de chiffre d'affaires supplémentaire, comme prévu. Même chose pour Val d'Europe, près d'Eurodisney, qui vient d'expérimenter l'ouverture le dimanche et qui bénéficie du flux de touristes fans de Mickey. 

Au centre commercial Beaugrenelle à Paris, les boutiques demandent en revanche un assouplissement des horaires. Avant 11 heures, les allées sont presque désertes. Les coûts salariaux ne sont, pour le moment, amortis. Tout dépend souvent de la locomotive du centre. Si les rideaux restent fermés à la Fnac, il est peu probable que les consommateurs se déplacent.

Globalement, les fédérations de commerce sont confiantes. Il faut laisser le temps au temps assurent elles. C'est un processus progressif. Les professionnels estiment qu'il faut entre un an et 18 mois pour que les clients changent leurs habitudes de consommation.

Hélène Cornet édité par C.C.