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Internet dans le métro, c'est pour aujourd'hui ou pour demain?

Pour assurer la couverture 3G/4G de son réseau métropolitain souterrain, la RATP construit une infrastructure télécoms mutualisée capable d’accueillir les quatre opérateurs mobiles.

Pour assurer la couverture 3G/4G de son réseau métropolitain souterrain, la RATP construit une infrastructure télécoms mutualisée capable d’accueillir les quatre opérateurs mobiles. - AFP Miguel Medina

La régie promet la mise en service de la 3G/4G dans tout son réseau parisien à l'horizon 2017. La généralisation de l'accès Internet mobile avait déjà été promise pour la fin 2015 puis la fin 2016. Patience, patience...

Consulter sur son mobile rapidement Facebook ou Google dans le métro parisien n'est pas pour demain. Mais plutôt pour après-demain. "L'ensemble des lignes de métro est en cours d'équipement de haut débit mobile, en 3G ou 4G", selon la RATP.

"L'horizon de déploiement intégral du réseau métro et RER est fin 2017", a précisé Emmanuel Pitron, président de la filiale de télécommunications Telcité, saluant la présence des quatre opérateurs mobiles (Free, Orange, SFR, Bouygues). Ceux-ci ont dû signer une convention avec la régie qui déploie pour eux une infrastructure partagée pour laquelle ils s'acquittent chacun d'une redevance (au montant gardé secret) .

La ligne 1 et le RER A couverts en 2015

En revanche, les voyageurs de la ligne 1 du métro, ainsi que ceux empruntant le RER A, sur son tronçon souterrain, auront, courant 2015, les honneurs de la première couverture radio en 3G/4G. Déjà très fréquentées aux heures de pointe, ces lignes verront-elles débarquer des voyageurs supplémentaires, attirés par la perspective d'une connexion Internet mobile ?

En attendant, le métro parisien reste désespérant pour tous les voyageurs équipés de smarphones, en dépit de promesses réitérées de la RATP. Les tunnels du métro et du RER n'offrent à ce jour qu'une connexion Internet poussive via le réseau 2G, déployé aux temps héroïques de la téléphonie mobile.

Pourtant, les voyageurs internautes avaient été appâtés, en septembre 2013, par l'annonce faite par la RATP que son réseau serait à 100% couvert en 3G/4G d'ici fin 2015. Cette échéance avait été confirmée par Sogetrel, un sous-traitant de la RATP, retenu pour déployer les infrastructures télécoms nécessaires dans le réseau souterrain.

Le tunnel sous la Manche est couvert en 3G depuis mi-2012!

Puis, en 2014, la RATP avait rectifié le tir, précisant que le déploiement de la 3G/4G dans 100 % du réseau devait être achevé fin 2016. Son PDG, Pierre Mongin, affirmait que d'ici à 2015, 170 stations seraient connectées, proposant un service Internet mobile à 75% des voyageurs du réseau.

En repoussant la date de couverture intégrale de son réseau à 2017, la décision de la régie soulève quelques questions. L'ampleur du chantier concernant 14 lignes de métro et 2 lignes de RER a t-elle été sous-estimée ? Y a t-il eu des problèmes techniques spécifiques dus à la cohabitation de fréquences multiples dans un espace restreint ? Il est vrai que l'essentiel des interventions doivent avoir lieu la nuit, pendant les quelques heures d'interruption du trafic de voyageurs ce qui ne facilite pas l'avancée du chantier.

Pourtant, le tunnel sous-Manche, et ses plus de 50 km de longueur, est couvert en 2G et 3G depuis la mi-juillet 2012. Cette couverture avait été motivée par la tenue des J.O de Londres. L'infrastructure avait été financée par les opérateurs et fournie par Alcatel-Lucent. Pas plus tard, qu'en mi-décembre 2014, Bouygues Telecom a même pu ouvrir des connexions 4G sous la Manche, en réutilisant les fréquences 1800 MHz allouées pour la 3G.

Frédéric Bergé