Aéronautique: la Chine se lance dans la bataille des moteurs
Le club très fermé des motoristes aéronautiques devrait prochainement accueillir un nouveau membre. Les Chinois réorganisent leur filière pour développer leurs propres réacteurs. Une quarantaine d'entreprises vont être regroupées pour concevoir un moteur capable de rivaliser avec ceux des industriels occidentaux.
Les moteurs sont une des pièces les plus stratégiques et les plus onéreuses d'un avion. Ces énormes turbines situées sous les ailes de l'appareil peuvent représenter jusqu'à 40% du prix total. Pour la Chine, qui construit déjà ses propres avions de ligne, il n'était donc pas question de rester en dehors de ce marché plus longtemps. D'autant que la croissance du trafic aérien et donc de l'industrie aéronautique sera principalement tirée par l'Asie dans les prochaines années.
Les performances énergétiques feront la différence
Pékin veut concurrencer les grands motoristes occidentaux. Un club très fermé de quatre grands industriels: l'américain GE, le russe NPO, le britannique Rolls Royce et le français Safran. Associés au sein d'une coentreprise baptisé CFM international, General Electric et Safran se sont imposés comme le principal fournisseur des moteurs des moyen-courriers de Boeing et Airbus. Leur dernier réacteur, le Leap, un moteur ultra économe en kérosène, équipera l'intégralité des Boeing 737 Max et plus de la moitié des A320 Neo.
L'arrivée de ce nouveau concurrent n'inquiète pas ce leader à court terme. Ses ingénieurs sont persuadés qu'il faudra de nombreuses années avant que ce motoriste chinois développe un moteur affichant des performances énergétiques comparables à celles des occidentaux.