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La créatrice du burkini a vu ses ventes s'envoler depuis la polémique

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- - Saeed Khan - AFP

Aheda Zanetti, l'Australienne à l'origine de ce maillot interdit sur certaines plages du sud de la France, assure avoir vu ses ventes bondir de 200% depuis le début de la polémique. Mais les volumes restent toutefois dérisoires.

Un coup de pub pour le burkini? En tout cas la polémique qui agite la France depuis quelques jours au sujet de ce maillot qui ne laisse à découvert que le visage, les mains et les pieds semble profiter à sa créatrice. Aheda Zanetti, cet Australienne de 48 ans d'origine libanaise qui a créé cette tenue et déposé son nom en 2004, affirme à la BBC que ses ventes ont fait un bond de 200% depuis le début de la polémique française. Il faut dire que le débat hexagonal est très commenté à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, mettant ainsi un coup de projecteur sur cette tenue peu connue il y a encore quelques mois. En France, les ventes auraient augmenté de 35 à 40% depuis quelques semaines, selon la créatrice australienne. Sur le site spécialisé Vetislam, ces maillots de bain vendus entre 59 et 90 euros sont actuellement en tête des ventes.

Mais si les ventes de burkini ont progressé, il faut néanmoins relativiser l'engouement planétaire. Aheda Zanetti a ainsi donné quelques chiffres à l'AFP et ils ne sont pas si impressionnants que ça. "Dimanche, nous avons reçu 60 commandes en ligne, toutes provenant de non-musulmans", explique la créatrice, qui dit recevoir en temps normal 10 à 12 commandes le dimanche. Une soixantaine de ventes par jour au niveau mondial pour un produit qui fait la une de la presse depuis quelques jours, cela reste pour le moins modeste. Et il ne s'agit pas forcément d'un acte d'achat identitaire à croire Aheda Zanetti. "De nombreuses personnes qui m'ont écrit étaient des femmes ayant eu un cancer du sein et m'expliquant qu'elles avaient toujours recherché quelque chose comme cela", explique-t-elle.

Le prêt-à-porter se la joue "modeste"

Certes, il n'y a pas que cette créatrice australienne qui vend ce type de tenues. La chaîne de magasin Marks & Spencer a lancé en début d'année sa propre ligne de "burkini" en Grande-Bretagne, ce qui n'a pas d'ailleurs manqué de déclencher une polémique outre-manche. Mais au-delà du burkini, le segment de la mode dite "pudique" (comme l'appellent les marques qui tentent de gommer les origines religieuses de ces vêtements) rencontre néanmoins un succès croissant.

Des grandes marques de prêt-à-porter comme H&M, Uniqlo et même le créateur italien Dolce & Gabbana ont lancé ces derniers mois des collections de mode "modeste" incluant des abayas (grand tissu recouvrant l'ensemble du corps) et des hijabs (foulards recouvrant la tête). 

Frédéric Bianchi