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La croissance insolente de Facebook devrait ralentir en 2017

Facebook a affiché une croissance de 50% pour ses recettes publicitaires, mais il ne peut pas soutenir un tel rythme éternellement.

Facebook a affiché une croissance de 50% pour ses recettes publicitaires, mais il ne peut pas soutenir un tel rythme éternellement. - Tsinghua University-AFP

Alors qu'il cartonne avec la publicité mobile qui représente 84% de ses revenus publicitaires, en hausse de 59%, Facebook met en garde contre un ralentissement de sa croissance en 2017. Le titre a plongé de 7% à Wall Street.

Alors que Facebook affiche toujours une croissance insolente au troisième trimestre 2016, n'est-il pas à l'aube d'un ralentissement de ses revenus publicitaires ? Facebook a pourtant publié des résultats trimestriels en forte hausse et supérieurs aux attentes. Son bénéfice net s'est notamment envolé de 166% à 2,4 milliards de dollars, tandis que son chiffre d'affaires a grimpé de 56% à 7 milliards. Le réseau social a parallèlement continué d'étendre son audience, avec un nombre d'utilisateurs passé de 1,71 milliard fin juin à 1,79 milliard trois mois plus tard. Et leur intérêt pour ses services ne semble pas faiblir: 66% des utilisateurs continuent de se connecter quotidiennement, un taux identique aux trimestres précédents.

Mais, ce tableau financier presque idyllique dissimule quelques inquiétudes sur la poursuite de cette folle croissance, qui perdure depuis six trimestres consécutifs. L'énorme croissance affichée par Facebook repose sur un seul moteur principal: la publicité sur terminaux mobiles. Celle-ci représentait à nouveau ce trimestre 84% de ses recettes publicitaires totales, elles-mêmes en hausse de 59% à 6,8 milliards de dollars.

La croissance serait affectée dès le 4e trimestre 2016

Le premier réseau social mondial ne peut pas soutenir un tel rythme éternellement, et il l'a bien confirmé mercredi 2 novembre 2016, au grand désarroi de Wall Street. Le directeur financier, David Wehner, a dit attendre une diminution du taux de croissance du chiffre d'affaires dès le trimestre en cours, entamé début octobre 2016. Il a aussi prévenu que l'augmentation de la quantité de publicités présentées aux utilisateurs "jouera un rôle moins important pour soutenir la croissance des revenus à partir de mi-2017", alors qu'elle en était jusqu'ici l'un des facteurs principaux. Facebook ne veut pas augmenter le volume de publicités inséré dans les fils d'actualités de ses membres.

Les dépenses du groupe, qui constituent une autre source d'inquiétude pour les investisseurs, semblent au contraire parties pour rester élevées. Si David Wehner estime désormais que leur progression sera cette année dans le bas de la fourchette prévue de +30% à +35%, il a d'ores et déjà indiqué que "2017 sera une année d'investissements agressifs". Le recrutement d'ingénieurs pour alimenter les technologies du groupe est une priorité, de même que la poursuite de projets à moyen et long terme coûteux, mais susceptibles de diversifier les sources de revenus du groupe.

Priorité aux écosystèmes autour d'Instagram, Messenger et WhatsApp

Résultat : le titre du réseau social chutait d'environ 7% mercredi 02 novembre dans la soirée, au vu des échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York.

À l'occasion de la présentation de ses résultats, Mark Zuckerberg a déclaré vouloir "continuer à construire des écosystèmes" dans les cinq prochaines années autour de produits comme Instagram ou les applications de messagerie Messenger et WhatsApp. Il a aussi réaffirmé la priorité donnée à la vidéo, pour laquelle il a évoqué des tests de nouvelles fonctions destinées à s'intégrer aux applications mobile pour le réseau Facebook lui-même et Messenger.

Facebook a également tenté récemment quelques incursions dans le commerce (Marketplace) ou en entreprises (Workplace), et il continue de miser sur des paris à 10 ans comme la réalité virtuelle (via sa filiale Oculus) ou l'intelligence artificielle.

Frédéric Bergé avec AFP