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La France peut se passer de Fessenheim, selon Jean-François Carenco

Jean-François Carenco, préfet d'Ile-de-France.

Jean-François Carenco, préfet d'Ile-de-France. - ERIC PIERMONT / AFP

Probable prochain président de la Commission de régulation de l'énergie, le préfet d'Ile-de-France, Jean-François Carenco, affirme que la France peut se passer de l'électricité produite par la centrale nucléaire de Fessenheim.

La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), promise à la fermeture par le gouvernement, n'est pas indispensable à la sécurité d'approvisionnement électrique de la France, a estimé mercredi le candidat pressenti à la présidence du régulateur français de l'énergie. "A-t-on besoin de Fessenheim aujourd'hui? (...) Ma réponse est non, en sécurité d'approvisionnement", a déclaré Jean-François Carenco, actuellement préfet de la région Ile-de-France. 

"Fessenheim, c'est un autre sujet que la satisfaction immédiate en France de l'équilibre offre-demande", a-t-il ajouté lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, préalable à sa nomination à la tête de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). "On peut avoir besoin de Fessenheim pour d'autres sujets, pour d'autres raisons", a-t-il toutefois estimé. 

Développer les technologies de stockage des énergies renouvelables

La puissance des deux réacteurs alsaciens de 900 mégawatts (MW) chacun pourraient facilement être substituée par des énergies renouvelables, à condition de développer des technologies de stockage pour pallier leur variabilité en fonction des conditions météo. "1.800 mégawatts de puissance, vous les gagnez en un rien de temps sur les énergies renouvelables. C'est donc bien un problème de stockage", a assuré Jean-François Carenco.

"Oui, les énergies renouvelables triompheront, premièrement quand on saura les stocker correctement et qu'on aura défini un système de stockage. Deuxièmement, lorsqu'on n'aura plus besoin du nucléaire en base", c'est-à-dire pour alimenter la consommation en dehors des heures de pointe, selon lui.

Fin janvier, le président de la République avait indiqué envisager de nommer Jean-François Carenco à la présidence de la CRE en remplacement de Philippe de Ladoucette, dont le mandat est arrivé à échéance début février. Avant le Sénat sera amené à se prononcer également, la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale a annoncé avoir approuvé à l'unanimité la nomination de ce haut-fonctionnaire de 64 ans à la suite de son audition mardi. Jean-François Carenco a notamment été directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo au ministère de l'Ecologie et de l'Energie. 

P.L avec AFP