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La France va vendre 63 vieux Mirage aux Américains pour 300 millions d’euros

Les Mirage F1 seront remis en état et dépouillés des équipements soumis au secret défense qui sont encore installés à bord.

Les Mirage F1 seront remis en état et dépouillés des équipements soumis au secret défense qui sont encore installés à bord. - Éric Feferberg - AFP

Florence Parly, ministre des Armées, a donné son accord pour la vente pour 300 millions d'euros de 63 Mirage F1 déclassés depuis 2014. Ils s'envoleront cet été vers les États-Unis pour entraîner les pilotes de l'US Air Force sur les nouveaux F35 américains.

L’armée de l’Air française a trouvé une nouvelle mission pour 63 Mirage F1 déclassés depuis 2014. Ces appareils, qui ont été remplacés par les Mirage 2000 et les Rafale, prenaient la poussière dans les hangars de la base de Châteaudun (Eure-et-Loir). Ils viennent d'être vendus à la société Airborn Tactical Advantage Company (Atac), une filiale du groupe Textron et s’envoleront cet été vers les États-Unis pour entraîner les pilotes de l'US Air Force.

Selon Les Échos, ce contrat qui vient d'être validé par la ministre des Armées Florence Parly représente un montant de 300 millions d’euros. Sur les 63 appareils, 31 seront dépecés pour construire et mettre en état de vol une quinzaine d’appareils. Et comme le précise le blog Ligne de Défense, en plus des appareils, le contrat comprend la fourniture de 141 moteurs.

Maintenance, logistique et gestion des pièces détachées

Atac achète ces Mirage pour tenter de remporter un appel d’offres de l’US Air Force qui a besoin de 37.000 heures de vol annuelles sur 10 ans pour la formation de ses pilotes sur les nouveaux F35. Les Mirage permettront d'assurer entre 5000 et 9000 heures de vol, mais pour atteindre les conditions de l'appel d'offres, Atac a aussi fait l'acquisition de F-21 Kfir israéliens, de MK-58 Hawker Hunter britanniques et de L-39 Albatros tchèques.

Avant de devenir les "sparring-partners" des F35, les Mirage F1 devront être révisés et dépouillés des équipements soumis au secret défense encore installés à bord. Ce travail a été confié à la Sabca, détenue à 53,28% par Dassault. Cette entreprise basée en Belgique devra aussi moderniser l’équipement électronique pour le rendre compatible avec la technologie utilisée par les Américains.

Une fois remis en état, les Mirage F1 seront assurés pour une décennie. Pendant cette période, la maintenance, la logistique et la gestion des pièces détachées resteront en France comme l’a indiqué Pierre Duval, responsable de Demeteris, le représentant d'Atac. Il ajoute que ce contrat "permet à la fois de remplir les caisses de l'armée et de créer des emplois".

Pascal Samama