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La "jungle" des comparateurs en ligne soumise à plus de transparence

Parmi les nouvelles obligations incombant aux comparateurs en ligne, figure la nécessité que le prix affiché soit le prix "tous frais compris", c'est-à-dire le prix que paiera au final le consommateur.

Parmi les nouvelles obligations incombant aux comparateurs en ligne, figure la nécessité que le prix affiché soit le prix "tous frais compris", c'est-à-dire le prix que paiera au final le consommateur. - Robert Michael-AFP

Un décret applicable au 1er juillet 2016 oblige les comparateurs Internet à afficher le prix tout frais compris. Ils devront également afficher l'existence d'une rémunération du site, d'un contrat ou de liens avec les professionnels référencés.

Qui n'a jamais eu un doute sur la pertinence ou la non exhaustivité des offres présentées par un comparateur en ligne, quel qu'il soit? Un décret d'application de la loi Hamon sur la consommation entend remettre de l'ordre dans ce qui apparaît souvent comme une "jungle" pour le client final, candidat à la souscription d'une assurance auto ou à l'achat d'un billet d'avion.

Derrière ces outils souvent utiles pour le consommateur se cachent parfois des "pièges" comme des liens commerciaux avec des fournisseurs référencés ou des prix affichés imprécis. L'UFC-Que Choisir dénonçait à l'automne 2015, à propos des sites de comparaison de mutuelles de santé: "Les comparateurs traditionnels sont rémunérés lors de la mise en relation d'un usager avec une complémentaire santé, quand ils ne sont pas directement des filiales d'assureurs".

Le décret, applicable au 1er juillet 2016, impose désormais des obligations aux sites internet de comparaison d'offres et de prix avec pour leitmotiv unique: plus de transparence. Ces sites devront publier une rubrique d'information, "directement et aisément accessible sur toutes les pages" du site, décrivant par le menu, leur fonctionnement pour comparer les offres.

Le classement d'une offre contre paiement sera présenté comme de la publicité

La nouveauté consiste à les obliger à afficher le caractère exhaustif ou non des offres de biens ou de services comparées et du nombre de sites ou d'entreprises référencées. De même, l'internaute devra être informé de l'existence ou non d'une relation contractuelle ou d'un lien capitalistique éventuel entre le site de comparaison et les professionnels référencés. C'est le cas notamment du comparateur d'assurances assurland.com, détenu par Covea (groupement de GMF, MMA et MAAF) ou du site lelynx.fr, lancé en France par l'assureur britannique Admiral.

Dans la même logique, le texte veut éviter que les offres mises en avant soient celles qui rémunèrent le mieux le comparateur. Lorsque le classement d'une offre commerciale sera fonction de la rémunération reçue par le comparateur en ligne, ce dernier devra faire apparaître explicitement le caractère publicitaire de cette présentation par la mention du mot "Annonces".

L'information du consommateur sera également améliorée par la publication, pour chaque offre présentée, du détail des éléments constitutifs du prix. Le texte insiste sur la nécessité que le prix affiché soit le prix "tous frais compris ", c'est-à-dire le prix que paiera au final le consommateur. Le consommateur internaute devra aussi être informé des garanties commerciales, comprises dans le prix des services ou offres comparées, ainsi que de tous les frais inclus : frais de dossier, de gestion, de réservation, d'annulation, de livraison, d'intermédiation, les intérêts ainsi que les commissions et les taxes.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco