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La LGV Poitiers-Limoges déclarée d'utilité publique

La rentabilité de la LGV Poitiers-Limoges avait été épinglée par la Cour des comptes.

La rentabilité de la LGV Poitiers-Limoges avait été épinglée par la Cour des comptes. - Bertrand Guay - AFP

L'exécutif a déclaré d'utilité publique la ligne à grande vitesse entre Poitiers et Limoges, selon un décret paru au Journal Officiel ce dimanche 11 janvier. Une décision qui ne garantit pas encore à coup sûr l'avenir de ce grand chantier.

La décision est désormais actée dans le marbre. Le gouvernement a officiellement déclaré d'utilité publique la ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges, qui doit assurer une meilleure desserte ferroviaire dans le centre de la France.

Cette LGV est censée, d'ici à 2020, ramener Limoges à 2 heures de Paris et à 45 minutes de Poitiers. Le gouvernement avait jusqu'au 12 janvier pour publier la déclaration d'utilité publique (DUP) liée à cette ligne, ce qui a donc été fait ce dimanche 11 janvier à la toute dernière minute, via un décret paru au Journal Officiel.

Le "non" du Conseil d'Etat 

Le texte, qui déclare "d'utilité publique et urgents" les travaux nécessaires à la réalisation de cette ligne, est à la fois signé par le Premier ministre Manuel Valls, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal et le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies. Le décret prévoit que les "expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans à compter" de ce dimanche.

Le doute était néanmoins permis quant à la publication de cette DUP, après des informations rapportées début décembre par la lettre spécialisée Mobilettre. Selon cette dernière, le Conseil d'Etat avait refusé de donner un avis positif à cette déclaration publique d'utilité générale. Un "non" qui embarrassait "au plus haut point", expliquait Mobilettre. La haute juridiction administrative aurait alors pointé l'absence de rentabilité de la LGV Poitiers-Limoges.

Vers un recours des opposants

L'exécutif est-il passé en force pour publier ce décret? A l'heure actuelle la réponse est inconnue. Problème: si tel était le cas les opposants à ce projet de ligne à grande vitesse, pourrait alors déposer un recours devant le Conseil d'Etat, pour tenter d'invalider cette décision et enterrer ainsi les travaux, comme le rappelle France 3 Poitou-Charentes. Il y aurait alors de fortes chances que la haute juridiction administrative prenne une décision allant dans le sens de l'avis rendu à l'automne dernier.

L'absence de rentabilité de la LGV Poitiers-Limoges avait également été dénoncée par la Cour des comptes dans un rapport publié en octobre, qui jugeait le réseau ferroviaire français à grande vitesse "peu cohérent" et trop coûteux. "Sur certaines liaisons, les principales conditions de pertinence d'une ligne à grande vitesse (LGV) ne sont pas remplies" et le modèle est "à bout de souffle", son "coût devenu non soutenable", avaient écrit les sages de la rue Cambon.

Julien Marion avec AFP