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Assurance Banque

La machine judiciaire américaine traque toujours les banques

Barclays devrait voir son amende américaine s'alourdir.

Barclays devrait voir son amende américaine s'alourdir. - Emmanuel Dunand - AFP

L'amende de Barclays, condamnée en août dernier pour manipulation du marché des changes, va encore s'alourdir aux Etats-Unis. Les autorités américaines continuent ainsi de faire payer rubis sur ongle les banques avec une efficacité redoutable, et à remplir les caisses de l'Etat fédéral.

Les États-Unis continuent à sanctionner les banques. Barclays va encore payer 150 millions de dollars, en plus des 485 millions de dollars qu’elle avait déjà payés pour une affaire de manipulation des changes, a-t-on appris mercredi 18 novembre. Le même jour, les juges américains annonçaient vouloir à nouveau poursuivre JPMorgan et Royal Bank of Scotland pour une affaire de prêts hypothécaires datant d’avant la crise. Et Deutsche Bank serait à nouveau sous pression pour des infractions sur le marché des changes. 

Loin de se calmer, la machine judiciaire américaine continue sa traque avec une efficacité redoutable. Et remplit à coût d'amendes les caisses de l'État fédéral.

Un montant colossal... qui n'affecte pas les banques

Le montant total qu'ont dû verser les banques est colossal. En incluant les amendes, les frais d'avocats et les frais de procédures s'élève, depuis 2008, à 219 milliards de dollars, selon Moody's. Comme si le gouvernement, qui a sauvé son système bancaire de la faillite en 2008, avait attendu que le secteur se rétablisse pour faire payer chèrement aux banques leurs erreurs.

Elles se sont transformées en véritables distributeurs automatiques, auxquels le gouvernement vient régulièrement retirer de l’argent. Une méthode dont les Américains sont devenus spécialistes. Beaucoup de ces scandales impliquent des marchés internationaux, mais ils sont les seuls ou presque à frapper et à encaisser.

Le système bancaire lui, arrive à payer des montants astronomiques sans être affecté. BNP Paribas a balayé en un an le souvenir de l’amende de 9 milliards. Barclays, elle, assure que cette amende sera amortie dans ses comptes du quatrième trimestre 2015. Il semblerait que l’État américain a trouvé un moyen de taxer lourdement un secteur pour lequel l’opinion américaine n’a aucune sympathie.

Dorothée Balsan, édité par N.G.