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La Marine nationale passe à la propulsion navale hybride

Les systèmes de propulsion électrique des futurs chalands multi-missions, pourront être alimentés soit par des groupes électrogènes fonctionnant au gasoil soit par des batteries rechargeables à quai ou en mer.

Les systèmes de propulsion électrique des futurs chalands multi-missions, pourront être alimentés soit par des groupes électrogènes fonctionnant au gasoil soit par des batteries rechargeables à quai ou en mer. - Anne-Christine Poujoulat-AFP

La direction générale de l'armement passe commande des premiers bâtiments à propulsion hybride avec batteries, pour la "Royale". Le premier doit être réceptionné en 2017.

La transition énergétique concerne aussi les forces armées et ses moyens de transport, peu réputés pour leurs économies d'énergie. La Marine nationale va se doter de ses premiers bâtiments à propulsion hybride avec batteries. La direction générale de l’armement (DGA) a passé commande pour la "Royale", de six chalands multi-missions (CMM).

Ces navires auront un système de propulsion électrique alimenté soit par des groupes électrogènes fonctionnant au gasoil, soit par des batteries rechargeables à quai ou en mer en mode "zéro émission". Ils sont conçus pour naviguer dans les rades ou à proximité des côtes et des bases navales, afin de remplir des missions variées : travaux sous-marins, lutte anti-pollution, formation des plongeurs.

Selon le ministère de la Défense, c'est dans leur phase d'exploitation à faible vitesse, là où les moteurs thermiques sont les moins efficaces et les plus polluants, que ces bâtiments navigueront en mode "zéro émission". La propulsion 100% électrique réduit, de surcroît, les nuisances sonores lors des longues périodes de travail en mer. 

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- © Les chalands multi-missions commandés par la DGA seront les premiers bâtiments à propulsion hybride avec batteries en service dans la marine (source : DGA)

"D’une longueur de 24m et d’une largeur de 8m pour 53 tonnes de déplacement, les CMM disposeront d’une coque en aluminium et de superstructures en composite afin de limiter leur masse" explique-t-on à la DGA. Les navires atteindront la vitesse de 10 nœuds et embarqueront jusqu’à 36 marins et/ou plongeurs.

Ces bâtiments sont conçus par le bureau d’études Mauric. Ce dernier a développé une compétence sur la propulsion hybride avec des vedettes (port de Toulon) ou l'Hélios, qui navigue dans les calanques de Marseille. Mauric travaille en partenariat avec H2X et la société Alternatives Energie pour le système énergie-propulsion des bâtiments de la Marine nationale. Ils seront construits par le chantier naval H2X à La Ciotat puis maintenus en condition opérationnelle par Cégélec Défense et Naval Sud-Est.

La réception du premier exemplaire est prévue fin 2017. "À l’issue d’une période d’utilisation opérationnelle de 3 mois, le lancement de la série sera confirmé, en vue de livraisons en 2019 et 2020" précise le ministère de la Défense. Le marché prévoit en option deux unités supplémentaires pour opérer outre-mer, aux Antilles et en Nouvelle-Calédonie.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco