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La mutuelle étudiante LMDE obligée de réduire la voilure

LMDE est en difficultés.

LMDE est en difficultés. - LMDE

La Mutuelle des étudiants va se séparer d'une partie de ses activités. Elle va se concentrer sur ses activités de "mutuelle" et "actions préventions".

La Mutuelle des étudiants (LMDE) tente de sauver sa tête. En grandes difficultés financières, elle a décidé de se séparer d'une partie de son activité pour se concentrer sur sa mission mutualiste, ont précisé mercredi 13 mai des syndicats à l'AFP.

L'assemblée générale a voté mardi le transfert de "450 à 480 salariés" de la mutuelle vers la Caisse nationale d'assurance maladie, qui reprendra les activités de "régime obligatoire" de la LMDE. Les activités "mutuelle" et "actions de prévention" resteront elles dans l'escarcelle de la LMDE, première mutuelle étudiante avec 920.000 affiliés.

Le tribunal de grande instance de Créteil devrait rendre son avis sur le plan de sauvegarde de la LMDE "en juillet", selon ces sources.

Lever la sauvegarde "au plus vite"

"On n'est pas encore entré dans le vif du sujet", estime Frédérique Galliat, déléguée Unsa à la LMDE, soucieuse que "la sauvegarde soit levée au plus vite, avant la rentrée universitaire" pour ne pas détourner les étudiants. "Il faut encore que le Comité d'entreprise soit consulté", ajoute l'élue, précisant que les discussions vont désormais se tourner vers "les business plan, le modèle économique, la pérennité des postes".

La LMDE, dont la dette abyssale s'élève à environ 35 millions d'euros (dont 5 millions uniquement pour les remboursements de frais de santé des étudiants), a été placée début février sous sauvegarde de justice.

Les critiques fusent

Ces derniers mois les critiques n'ont cessé de fuser contre la LMDE, née sur les ruines de la Mnef, à tel point que le Défenseur des droits, saisi par les étudiants et leurs parents, a rendu public un rapport au vitriol. "Absence de délivrance par leurs mutuelles de cartes Vitales, non prise en compte de leurs déclarations de médecin traitant ou d'affections de longue durée ... La liste des défaillances est longue", souligne le Défenseur des droits, notant qu'"aucune amélioration significative n'a été constatée à ce jour".

"L'accès de tous les étudiants à une protection sociale effective et donc aux soins ne semble pas assuré de façon satisfaisante", relève Jacques Toubon dans son rapport, soulignant que, si le cas de la LMDE est emblématique, elle n'est pas la seule à attiser la colère, pointant également les défaillances chez les "mutuelles régionales".

Le rapport a été réalisé à partir des 1.500 témoignages recueillis à travers un questionnaire mis en ligne sur le site du Défenseur des droits, du 5 décembre au 5 février.

D. L. avec AFP