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La pause coquine pour aider les hôtels de luxe à se remplir

La start-up française a déjà séduit 3.000 hôtels dans 18 pays, dont 500 en France.

La start-up française a déjà séduit 3.000 hôtels dans 18 pays, dont 500 en France. - Dayuse

Dayuse permet aux internautes de réserver une chambre en journée pour un tarif jusqu’à 80% inférieur à celui d’une nuitée. Convaincu de son succès, Jacques-Antoine Granjon, fondateur de Vente-Privée, vient d’investir dans la start-up.

Pour redresser l’activité de l’hôtellerie de luxe touchée par la chute du tourisme, cette start-up n'a pas peur de briser les tabous. Pourquoi les chambres ne devraient-elles accueillir que des clients réservant pour la nuit? Le créateur de Dayuse, David Lebée a décidé de redonner ses lettres de noblesse à l’hôtellerie de journée. Pour cet ancien directeur général de l'hôtel Amour cela passe par des accommodements tarifaires qui doivent être assumés clairement par les établissements. Finis les arrangements discrets avec le réceptionniste.

Dayuse négocie des accords avec des établissements d’au moins 3 étoiles qui vont accepter de proposer chambres ou suites avec toutes les prestations habituelles, mais uniquement pour un usage entre 11 et 17 heures. Avantage: le client peut obtenir un tarif trois fois inférieur à celui de la nuitée.

Les amateurs de pause coquine sont évidemment une cible clé pour cet usage diurne. Dayuse précise d'ailleurs sur son site que les paiements par carte ne sont pas nécessaires. Mais le modèle start-up repose sur d’autres utilisations. Elle propose aux voyageurs professionnels de se reposer entre deux avions ou d’avoir accès à un espace confortable pour travailler au calme ou même d’organiser des séances de shooting photo dans des palaces.

Réinventer l’hôtellerie de luxe

À ce jour, la clientèle "loisir", représente 40% de la fréquentation. "Nous assumons cet usage, sans le réduire à un aspect péjoratif. Ce que nous proposons, c’est un moment d’exception que ce soit pour le travail ou le plaisir", nous a expliqué Iscliff Lebée, COO de Dayuse. "Il s’agit de réinventer l’hôtellerie de luxe qui trop longtemps s’est contentée de proposer des nuitées alors qu'il s'agit de prestigieux lieux de vie".

Les hôteliers signataires ont en tout cas bien compris qu'ils pouvaient ainsi compenser la baisse de la fréquentation touristique et pour les plus chanceux, afficher des taux de remplissage supérieurs à 100%. La start-up a déjà signé avec 3.000 hôtels partenaires dans 18 pays, dont 500 en France. Elle revendique un volume d’affaires de 20 millions d’euros pour 2016 avec "une progression à trois chiffres" par rapport à 2015. Et le potentiel est loin d’être atteint puisqu’elle compte se développer dans les prochains mois en Australie et en Asie avec un bureau à Hong-Kong. 

La promotion de l'usage diurne des chambres a aussi tapé dans l’œil d’investisseurs. Et non des moindres. Paul Dubrule, cofondateur du groupe Accor, et Charles Petruccelli, ancien président d’American Express Travel, sont entrés au capital de Dayuse et depuis quelques jours, Jacques-Antoine Granjon, fondateur de Ventes-Privées, les a rejoint. "Ce trio est une mine de compétence dans les trois domaines que nous visons, l’hôtellerie, le voyage et le commerce en ligne", nous a indiqué Iscliff Lebée.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco