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La première ligne de bus à hydrogène en France circulera à Pau

Le nouveau véhicule à hydrogène choisi par l'agglomération de Pau est un tram-bus de la firme belge Van Hool. Il est articulé et fait 18 mètres de long avec une capacité de 125·passagers et une autonomie de 300·kilomètres.

Le nouveau véhicule à hydrogène choisi par l'agglomération de Pau est un tram-bus de la firme belge Van Hool. Il est articulé et fait 18 mètres de long avec une capacité de 125·passagers et une autonomie de 300·kilomètres. - Van Hool

La capitale du Béarn a commandé huit bus à hydrogène, rejetant uniquement de la vapeur d'eau. Mise en service en 2019 pour la première fois en France sur une ligne régulière, cette technologie de propulsion "zéro émission" offre une autonomie de 300 km.

Les bus "à hydrogène" vont devenir une réalité dans les transports publics en France: huit bus articulés rouleront dans les rues de Pau dans le courant de l'année 2019. Ils seront utilisés sur la ligne reliant la gare SNCF de la ville à l'hôpital de Pau. Le marché a été conclu par l'agglomération avec Engie et Van Hool, le fabricant belge des bus.

Alors que la RATP prépare, dans le cadre de son plan bus 2025, des appels d'offres pour convertir sa flotte de bus au tout électrique, l’utilisation de bus à hydrogène à Pau sera une première dans l'Hexagone. Cette technologie fait parler d'elle depuis longtemps mais n'a pas encore passé le cap de l'exploitation en grande série en raison de son prix, plus élevé que pour les bus diesel.

Les bus utilisent une propulsion "électrique hybride"

Sur les véhicules articulés de 18 mètres, dotés d'une capacité de 125·passagers qu'a retenu la capitale béarnaise, la propulsion sera de type "électrique hybride", selon son concepteur, la firme Van Hool.

L’hydrogène et l’oxygène sont, d'une part, transformés en électricité dans une pile à combustible embarquée, et ce en temps réel et par électrolyse. La seule émission rejetée par les véhicules se compose de vapeur d’eau. Ceux-ci embarquent d'autre part des batteries au lithium, les moteurs électriques offrant une propulsion supplémentaire où et quand cela se révèle nécessaire. L’énergie libérée lors du freinage du véhicule est également réutilisée.

Outre l'utilisation d'une technologie "zéro émission", ces bus à hydrogène ont pour atout leur autonomie de plus de trois cents kilomètres et le remplissage rapide du réservoir (10 minutes), caractéristiques propres à séduire un exploitant de transport public.

Cette technologie commence à percer puisque Van Hool revendique la commercialisation d'une cinquantaine de ces véhicules à hydrogène: 31 en Europe et 21 en Amérique du Nord.

L'arrivée de ces bus dans un réseau de transport existant requiert aussi des aménagements pour l'alimentation en hydrogène et la maintenance de ces bus.

Engie, via sa filiale GNVERT en charge de la distribution de carburants alternatifs, sera responsable de la construction et de l’exploitation de la station de recharge en hydrogène de ces bus. L’hydrogène sera produit sur site par un électrolyseur fourni par ITM Power et alimenté par de l’électricité locale d’origine renouvelable.

Frédéric Bergé