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La presse en ligne américaine lutte contre les bloqueurs de publicité

Le New York Times a décidé de tester le déploiement de son bloqueur de bloqueurs de publicités en ligne.

Le New York Times a décidé de tester le déploiement de son bloqueur de bloqueurs de publicités en ligne. - Kimberly White-Getty Images North America-AFP

"Le New York Times propose à certains internautes de payer un abonnement ou d'inscrire son site Internet dans la liste "blanche" de leur bloqueur de publicités, ce qui laisse passer la réclame. Cette croisade suit celle déjà entamée par le puissant quotidien allemand Bild."

Les plus grands éditeurs mondiaux de presse s'arment contre le blocage de la publicité en ligne qui met en péril leur modèle économique sur Internet. Le puissant quotidien allemand Bild propose à l'internaute, dès qu'il détecte la présence d'un bloqueur de publicité, de choisir entre le désactiver pour accéder aux contenus gratuitement ou de payer un abonnement pour surfer sans publicité.

C'est désormais au tour du prestigieux New York Times de passer à l'offensive contre les bloqueurs de publicité sur Internet. Le quotidien américain a décidé de circonscrire son test à certains internautes. Lorsque ceux-ci disposent d'un bloqueur de publicité, le quotidien américain affiche sur leur écran le message suivant (cf photo ci-dessous): "Dans la vie, les meilleures choses ne sont pas gratuites. Vous utilisez actuellement un bloqueur de publicité. Pour continuer à profiter du New York Times, veuillez appliquer l'une des deux méthodes suivantes".

La première option consiste à souscrire à un abonnement payant, la seconde suggère de placer le site du quotidien dans la "liste blanche" de son bloqueur de publicités. Cette dernière consiste à laisser passer la réclame en ligne sous réserve qu'elle satisfasse certains critères: ne pas masquer le contenu éditorial ou apparaître clairement distincte de celui-ci. Certains éditeurs vont jusqu'à payer cher les concepteurs de logiciels de blocage de publicité comme l'Allemand Eyo dont l'outil AdblockPlus est très utilisé, pour que leurs annonceurs ne respectant pas ces critères ne soient quand même pas filtrés.

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- © Le New York Times détecte les bloqueurs de publicité en ligne et envoie un message d'alerte aux internautes qui en sont équipés.

Cité par le site spécialisé Adage.com, un porte-parole du New York Times justifie cette initiative: "Notre but est d’informer les utilisateurs des dommages causés par le blocage des publicités et d’encourager l’ajout du nytimes.com dans les listes blanches. Les bloqueurs de publicité ne servent pas les intérêts à long terme des consommateurs. La création de contenus de qualité coûte cher et la publicité numérique est l'un des moyens que le New York Times et d'autres fournisseurs d'information de qualité ont choisi pour financer la collecte d'information".

À ce jour, l'initiative du quotidien vis-à-vis des bloqueurs de publicité reste un test mais elle devrait être très suivie par les autres médias américains ou européens. Certains sont déjà passés à l'acte.

La version Internet du magazine spécialisé Wired a commencé à informer les internautes qu'elle allait proposer une version en ligne de son contenu sans publicité, pour un dollar par semaine. Il suggère aussi, comme le New York Times, que l'internaute inscrive son site éditorial sur la "liste blanche" des bloqueurs de publicité.

Frédéric Bergé