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La RATP lance l'expérimentation de la navette autonome à Paris

La régie parisienne de transport effectue, le samedi 24 septembre, sa première démonstration d’une navette électrique autonome sur les quais de Seine.

La régie parisienne de transport effectue, le samedi 24 septembre, sa première démonstration d’une navette électrique autonome sur les quais de Seine. - Bruno Marguerite-RATP

La régie montre au public à Paris, samedi 24 septembre 2016, sur les quais de Seine, la navette autonome de la start-up EasyMile. Avant de faire rouler à la fin de l'année un autre véhicule autonome sur un pont parisien.

La RATP n'est encore qu'à la phase expérimentale mais elle croit en la navette "autonome" pour transporter des voyageurs sur la voirie. Le transporteur fera tester au public pour la première fois, ce week-end à Paris, la navette du constructeur français EasyMile. Ce véhicule 100% électrique, bardé d'informatique embarquée, de capteurs et de caméras, transporte sans chauffeur, jusqu'à 12 personnes dont six sont assises. Il circule à une vitesse de croisière de 20 kilomètres/heure.

Cette démonstration a lieu, ce samedi 24 septembre 2016, sur un circuit de 130 mètres aménagé sur la voie piétonne Georges Pompidou, au niveau du Pont Neuf. D’ici à la fin 2016, la RATP mènera une autre démonstration de véhicule autonome, en partenariat avec la Mairie de Paris, cette fois-ci entre les gares de Lyon et d’Austerlitz sur le pont Charles-de-Gaulle.

Ces expérimentations "permettront de tester en conditions réelles aussi bien les véhicules, leurs performances et leur fiabilité, leur capacité à s’insérer dans la circulation en ville que la demande des usagers pour un tel mode de transport" explique-t-on du coté de la RATP et de la mairie de Paris.

À Lyon, Keolis exploite déjà deux navettes autonomes sur la voirie

La présence d'Élisabeth Borne, PDG de la RATP, lors de la démonstration de la navette autonome à Paris, samedi 24 septembre, vise à montrer l'engagement de l'entreprise publique sur ce mode de transport. Alors que les expérimentations de ces véhicules sans chauffeur se multiplient à l'étranger, son rival français Keolis (filiale de la SNCF) l'a déjà précédé. Ce transporteur concurrent a ouvert à Lyon en exploitation commerciale sur une voirie de 1,3 kilomètre dépourvue de circulation automobile dense, un service de deux navettes autonomes de la société française Navya.

Pour l'instant, la circulation de navettes sans chauffeur sur des voiries ouvertes à la circulation n'est pas possible en mode totalement autonome pour des raisons réglementaires, liées à la sécurité. À Lyon, Keolis place un opérateur humain qui est toujours présent à bord de la navette pour assurer l’accueil, l’information, la gestion des accès et la sécurité des passagers.

En revanche, ces véhicules offrent des perspectives de marché sur des sites fermés comme des parcs d'attraction, des zones industrielles, des usines ou des campus pour transporter des salariés ou des visiteurs à l'intérieur de ces zones. Ce sont aussi ces marchés que peut viser la RATP par le biais de la navette autonome. Et son mode de traction électrique répond aussi aux nécessités de la transition énergétique qui s'impose aux transporteurs.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco