La recette du Québec pour convertir les automobilistes à l’électricité
Québec croit aux véhicules électriques. Dirigé par le libéral Philippe Couillard depuis 2014, le gouvernement de la seule province francophone du Canada espère voir 100.000 véhicules propres sillonner ses routes à l’horizon 2020. Une ambition dévoilée début 2015 qui s'inscrit dans le cadre du plan "Propulser le Québec par l’électricité". Or, en un an, moins de 10% de cet objectif a été atteint.
Selon des chiffres de l’Association des véhicules électriques du Québec, fin 2015, seuls 8.338 véhicules électriques ou hybrides rechargeables ont été mis en circulation dans la province (contre 18.450 dans le reste du Canada). À titre de comparaison, sur la même période, 22.400 voitures propres ont été immatriculées en France.
Ainsi afin d'inciter davantage la population à délaisser les véhicules thermiques au profit de modèles plus respectueux de la planète, le gouvernement s'apprête, selon Le Journal du Québec, à rendre obligatoire dans toutes les constructions neuves l'installation d'une prise de 240 volts dédiée au rechargement des véhicules électriques.
Développer des points de charge à moindres frais
Le président local de l’association des professionnels de la construction salue cette initiative. Dans les colonnes du quotidien François-William Simard ajoute que "ça coûte beaucoup moins cher de faire l’installation lorsque l’on construit le bâtiment" plutôt que de l'ajouter a posteriori.
Grâce à un coup de pouce gouvernemental de 600 dollars canadiens, le coût d’une telle opération, supporté par les futurs propriétaires, sera ramené à 400 dollars canadiens (280 euros). Au lieu de 1.000 dollars (700 euros) habituellement.
Conscients que "l'absence de prise est un frein à l'achat du véhicule électrique", les défenseurs de l'environnement accueillent cette mesure comme "une bonne nouvelle" précise le journal.
Les véhicules propres victimes de leur autonomie
Si bénéfiques soient-elles pour l'environnement, en raison de leur autonomie encore limitée, les autos électriques sont particulièrement dépendantes des infrastructures déployées pour leur rechargement.
Alors que les meilleurs modèles promettent actuellement aux automobilistes de parcourir jusqu'à 500 kilomètres entre deux "pleins d'électricité", la majorité des modèles commercialisés dans le monde ne dispose en réalité que de 150 kilomètres d'autonomie réelle.
Sans compter les -rares- prises déjà installées à domicile, la province du Québec compte 887 bornes de rechargement, dont 30 équipées de prises de 480 volts, divisant par deux le temps de charge des modèles électriques.