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La renaissance d'Arthur Andersen n'enchante pas ses ex-employés

L'ex-géant de l'audit, disparu après l'affaire Enron, renaît en France sous la forme d'une start-up et d'une franchise. Ses anciens salariés dénoncent "une sinistre farce".

Bataille autour d'Arthur Andersen. Le célèbre cabinet d'audit avait disparu après le scandale de l'affaire Enron aux États-Unis. Alors laissée à l'abandon, la marque a été rachetée il y a trois ans par un ancien avocat, Stéphane Laffont-Réveilhac, pour quelques dizaines de milliers d'euros directement sur le site de l'Inpi.

Alors, le géant américain de l'audit, qui employait 80.000 personnes et pesait 5 milliards de chiffres d'affaires avant de disparaître, devient une petite start-up et une franchise. Moyennant quelques milliers d'euros et une cotisation, un expert-comptable ou un notaire peuvent utiliser la marque. À condition de respecter un cahier des charges qui édicte des règles éthiques, de gouvernance et de lutte contre le blanchiment.

"Des pilleurs de sépulture"

L'affaire irrite néanmoins les anciens employés d'Arthur Andersen, qui organisent une conférence de presse à ce sujet ce mardi. "Ce sont des pilleurs de sépulture", s'insurge René Proglio, le patron de Morgan Stanley en France qui préside l'association des anciens d'Arthur Andersen. Il ne décolère pas, estime que le rachat de la marque n'est qu'une étape avant sa revente et surtout une entaille profonde dans ses valeurs. "Il n'y a rien derrière! C'est une sinistre farce " tempête-t-il.

Reste que le jumeau d'Henri Proglio ne peut rien faire. Depuis maintenant trois ans, la marque et toutes ses déclinaisons ont été déposées, et ses nouveaux propriétaires se targuent déjà d'avoir 26 bureaux dans 16 pays, et près de 900 professionnels affiliés. La nouvelle équipe qualifie les anciens de "jaloux qui veulent nous mettre des bâtons dans les roues".

Aux États-Unis, l'affaire fait grand bruit. Les nouveaux propriétaires français auraient en effet demandé 87 millions de dollars pour revendre la marque à Andersen TAX, l'entité américaine reconstruite sur les cendres du cabinet d'audit. "Nous avons décliné" explique son président.

Jean-Baptiste Huet, édité par N.G